L'église contre la Bible

Le chrétien doit-il observer le sabbat ?

Tous les chrétiens, catholiques, protestants et pentecôtistes, célèbrent ensemble le dimanche comme jour du culte hebdomadaire.

Mais pour les adventistes du 7e jour, l’unique jour d’observance est le sabbat,
le 7e jour de la semaine, c’est-à-dire le samedi, « jour du repos » prescrit par la loi divine dans l’Ancien Testament. Ainsi, selon la doctrine adventiste, tous les chrétiens n’observant pas le sabbat seraient infidèles à la loi divine. De plus, toujours selon cette doctrine, le dimanche serait d’origine purement païenne. L’observance du dimanche dans le christianisme résulterait d’une perversion païenne de la foi chrétienne primitive.

Nous devons ici répondre à une double question :

1. Le chrétien doit-il observer le sabbat ? Et pour cela, nous montrerons comment le sabbat est accompli dans la foi chrétienne.

2. Quelle est l’origine du dimanche ? Nous montrerons que le dimanche est bien d’origine chrétienne, et non païenne.

 

Le sabbat

 

Beaucoup de chrétiens pensent que le sabbat (jour du repos) a été simplement transféré du samedi au dimanche.

Cette réponse au problème du sabbat a l’avantage d’être facile, mais elle
 est INEXACTE
. Car le sabbat correspond toujours, dans la Bible, au 7e jour de la semaine, c’est-à-dire au samedi. Le dimanche était et reste encore aujourd’hui le premier jour de la semaine. Revenons donc à la Bible pour comprendre la place du sabbat dans la foi chrétienne.

 

Le sabbat dans l’Ancienne Alliance : un commandement

Le sabbat occupe une place très importante dans l’Ancien Testament. Le mot sabbat signifie repos en araméen. Le sabbat est donc le « jour du repos ». Il est prescrit en Israël dans la loi du Décalogue (Exode 20,8-11) comme le signe de l’alliance de Yahvé avec Israël, jour du repos consacré à l’adoration et au culte (Ézéch 20,12 ; Jér 17,19-27). C’est le mémorial du 7e jour de la création (Gen 2,2-3) et de la sortie d’Égypte (Deut 5,12-15). Il est prescrit comme une loi perpétuelle à Israël (2 Chron 2,4). Sa transgression entraîne la malédiction (Exode 31, 15-17). L’observance du sabbat est donc un commandement catégorique dans l’Ancien Testament.

Le sabbat dans la Nouvelle Alliance : dépassement et  accomplissement

Jésus dit : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Mat 5,17).

Cette affirmation de Jésus fait dire aux adventistes que l’observance du sabbat est une loi toujours en vigueur pour le chrétien.

Mais Jésus dit bien qu’il est venu accomplir le sabbat. Nous allons voir que cet accomplissement du sabbat est une totale transformation de celui-ci, en sorte que l’ancien sabbat hebdomadaire (juif) est complètement dépassé et périmé en faveur d’un nouveau sabbat chrÉtien.

Dans l’Ancien Testament, le sabbat était omniprésent dans les préceptes de la Loi. Mais le précepte du sabbat disparaît complètement dans le Nouveau Testament. Nulle part, dans tout le Nouveau Testament, il n’est recommandé d’observer le sabbat !

>>  Ni Jésus ne le demandeAu contraire, il nous demande « d’observer tout ce que je vous ai prescrit. »  (Mat 28,20)  Plus encore, Jésus justifie une certaine violation du sabbat par ses disciples qui mangeaient des épis de blé un sabbat (Mt 12,1-8 ; Mc 2,23-28 ; Lc 6,1-5). Et il opère des guérisons à maintes reprise ce jour-là.

>> Ni les apôtres ne le demandent ; ils ne recommandent jamais le sabbat aux païens convertis !

Si le sabbat était de rigueur pour le chrétien, il devrait être explicitement prescrit dans le Nouveau Testament  …au moins une fois !   OR, RIEN !!

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : Le sabbat a été institué à la Création, car Dieu se reposa le 7e jour, qu’il bénit et sanctifia (Gen 2,1-3). L’observance du sabbat ne dépend pas seulement de l’Ancienne Alliance. Elle est valable pour toute l’humanité, y compris dans la Nouvelle Alliance.

RÉPONSE : NON, le sabbat a été institué comme loi seulement lors de l’Exode, dans le Décalogue (Exode 20,8-11). Auparavant il était ignoré. Depuis l’apparition de l’homme, depuis surtout Abraham jusqu’à Moïse, jamais il n’est question du sabbat. C’est dire que le sabbat n’est pas une loi découlant de la création, et qu’il n’est pas nécessaire au salut. Car Abraham fut justifié sans la Loi, seulement en raison de sa foi. Voyez Rom 4,9-23 ; Gal 3,9. Selon ces textes, Abraham préfigurait le peuple de la Nouvelle Alliance, justifié sans la Loi.

Si Dieu a béni et sanctifié le 7e jour au terme de la Création, c’est pour nous signifier qu’il est glorifié dans sa création. Dieu n’a pas besoin de repos comme nous. Son « repos » signifie l’accomplissement de son œuvre et la gloire qui en résulte.

>>  OBJECTION SABBATISTE : Jésus a observé le sabbat durant sa vie terrestre. Nous devons suivre son exemple.

RÉPONSE : Si Jésus a observé le sabbat, c’est parce qu’il a voulu vivre comme un juif parmi les juifs. Né « sous la loi » (Gal 4,4), il vivait « selon la coutume »
 
(Lc 4,16 ; cf. 2,42). Toutefois, il n’était pas pour autant astreint à la loi ; il lui était supérieur : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mat 12,8 ; Jésus déclara cela après avoir, lui et ses disciples, enfreint la loi du sabbat : Mat 12,1 ss). Ce n’est qu’après sa passion et sa résurrection que débute la Nouvelle Alliance, où  le sabbat sera dépassé, comme nous le verrons.

Quant à Paul, s’il se rendait souvent à la synagogue le jour du sabbat, ce n’est nullement par observance légale, mais dans le but de rencontrer ses frères
 juifs pour leur annoncer le Christ 
(Act 13,14 et 42-44 ; 16,13; 17,1-3; 18,4). Ne tirons pas un texte de son contexte pour en faire un prétexte.

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : C’est Jésus-Christ qui a institué le sabbat, puisque « tout a été fait par Lui [La Parole, le Verbe] », selon Jn 1,1-3… 10.

RÉPONSE : Jésus-Christ n’a jamais institué ou enseigné le sabbat. Il n’a enseigné que l’évangile. Il n’a institué que la Nouvelle Alliance en son sang. Le sabbat est ABSENT de l’enseignement de Jésus et de toutes les prescriptions de la Nouvelle Alliance (nous y reviendrons). Prétendre que c’est Jésus qui a institué le sabbat est un grave abus de langage et une confusion théologique.

Confusion entre :

1/ La création, où le sabbat n’est pas institué

2/ L’Ancienne Alliance, où est institué le sabbat.

3/ La Nouvelle Alliance, où le sabbat est dépassé, comme nous le verrons.

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : Parlant de la ruine de Jérusalem, Jésus a dit :
 « Priez pour que votre fuite n’arrive pas un hiver, ni un jour de sabbat »

 
(Mat 24,20). Cela prouve donc l’importance du sabbat pour Jésus.

RÉPONSE : Jésus parle aux juifs de Jérusalem, pour qui le sabbat était un réel empêchement de fuite face au danger. De fait, pendant le siège de Jérusalem en 70 ap. J.-C., les juifs ne se défendirent pas durant le sabbat, préférant se laisser massacrer. Il en fut de même auparavant, à l’époque des Maccabées. (Voir 1 Maccabées 2,29-38.)

Jésus voulait libérer ses disciples de tout interdit en cas de péril. L’homme n’est pas fait pour le sabbat, mais le sabbat pour l’homme. (Lisez Luc 13,15 et 14,5).

 

La Bible l’affirme : l’ancien sabbat est dépassé

Avant sa conversion, l’apôtre Paul fut l’un des pharisiens les plus zélés à défendre la loi de Moïse (Gal 1,14). Or c’est ce même Paul qui affirme maintenant le dépassement de la Loi — donc aussi du sabbat — dans la foi et la vie évangélique.

« Que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez ou buvez,
ou pour une question de fête, de nouvelle lune ou de sabbats* : tout 
cela n’est que l’ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ »  (Col 2, 6-17 – trad. L. Segond-Colombe).

Paul signifie clairement que les cérémonies annuelles (fêtes), mensuelles (lunes) et hebdomadaires (sabbats*) étaient simplement une préfiguration, une annonce du Christ, comme l’ombre annonce la personne qui vient (voir encore Héb 10,1). Mais quand la personne est là, ce qui l’annonce devient inutile, dépassé (…comme la lumière d’une bougie devient inutile et dépassée au lever du soleil). Ainsi les sabbats deviennent inutiles et dépassés depuis notre salut dans le Christ.

* NB L’expression « sabbats » englobe TOUS LES SABBATS ( hebdomadaires ou occasionnels ), et non CERTAINS sabbats occasionnels (comme le prétendent les sabbatistes). De plus, les meilleurs spécialistes en grec néo-testamentaire estiment qu’il est plus exact de traduire « les sabbats » par « un [jour de] sabbat » (car le mot original araméen sabbatha (= singulier) a été transposé en grec par sabbata  (=pluriel du singulier sabbaton). Or l’expression « un [jour de] sabbat » désigne, de manière quasi exclusive dans le Nouveau Testament, le sabbat hebdomadaire. Tout cela ressort des meilleures études exégétiques actuelles. (Voir Walter Martin : Le monde des sectes. Ed. Vida, 1989 p. 553).

Paul est catégorique : la Loi est dÉpassÉe par la Foi

>  « Maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau,
 et non selon la lettre qui a vieilli. »
 (Rom 7,6)

>  « Nous pensons que l’homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi. »
 (Rom 3,28 ; Gal 2,16 et tout le chap. 3)

> Le Christ « a anéanti dans sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions… » (Eph 2,14-15)

>   « À présent que vous avez connu Dieu… comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore ? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années ! Je crains
 d’avoir inutilement travaillé » 
(Gal 4,9-11 ; lisez Gal chap.3 et 4).

Paul ici dénonce la tentation des Galates de retourner au judaïsme en retournant sous la Loi ( dont le sabbat ). D’où sa conclusion sévère : « Vous êtes séparés du Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la Loi ; vous êtes déchus de la grâce. » (Gal 5,4)

« Il y a ainsi ABOLITION d’une ordonnance antérieure à cause de son impuissance et de son inutilité. Car LA LOI n’a rien amené à la perfection.» (Héb 7,18-19)

La doctrine de Paul ( + ép. Hébreux ) est claire :

->  La Loi est périmée et dépassée au profit de la Foi.

->   Or le sabbat (hebdomadaire) fait partie de la Loi.

->  Donc le sabbat est bel et bien dépassé dans la Foi.

 

>>  OBJECTION SABBATISTE :  On doit distinguer DEUX lois, à savoir :

1/ La loi cérémonielle (les sacrifices d’animaux etc.), qui est abrogée dans la Nouvelle Alliance

2/ et la loi morale (le Décalogue, avec le sabbat), qui est éternelle.

RÉPONSE : Une pareille distinction n’apparaît jamais chez Paul, qui parle toujours de « LA LOI » (…dépassée par la foi). Si cette prétendue DOUBLE LOI existait, Paul l’aurait sûrement mentionnée afin qu’on ne supprime pas la « loi morale ». Mais non : cette distinction des soi-disant « DEUX LOIS » n’est pas biblique. Elle est introduite par les sabbatistes pour sauvegarder le sabbat
 dans une prétendue « loi éternelle ». Lisons chaque texte tel qu’il est écrit. Nous devons prendre TOUTE la Parole de Dieu, et COMPRENDRE la pensée de Paul (avant de la corriger). Paul pourrait-il contredire le Christ !? (cf. 1 Cor 2,13-16) 

 

>>  OBJECTION SABBATISTE :  Alors, si la loi est dépassée, que deviennent les
 10 commandements du Décalogue ? Ne sont-ils pas supprimés ? 
(Notez la même question dans Rom 6,15)

RÉPONSE : Les 10 commandements ne sont nullement abolis ; ils sont au contraire accomplis dans la foi et l’amour : « Celui qui aime a accompli la loi. En effet, les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère… se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même… L’amour est donc l’accomplissement de la loi » (Rom 13,8-10 ; cf. 3,28).

Quant à tout ce qui ne relève pas de la foi au Christ et de la charité fraternelle, tout cela est dépassé. C’est le cas du sabbat (samedi), simple préfiguration du Christ maintenant périmée (Col 2,16-17).

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : Si le sabbat devient périmé, alors le commandement « Tu sanctifieras le jour du sabbat » est donc aussi aboli !!

RÉPONSE : Nous allons voir comment ce commandement est ACCOMPLI dans la foi chrétienne, sans jamais être aboli ; c’est-à-dire comment le sabbat DE LA LOI (samedi) est dépassé et accompli dans le NOUVEAU SABBAT CHRÉTIEN, celui de la foi, qui est spirituel.

 

UN EXEMPLE pour comprendre comment la loi est dépassée et accomplie
 dans la foi et l’amour :

À un petit enfant, nous imposons des préceptes tels que : « Tu dois faire ta
prière tous les matins. » Voilà la loi telle qu’elle est prescrite dans l’Ancienne Alliance. C’est une discipline, un « pédagogue pour les enfants », qui doivent obéir « comme des esclaves » (Gal 3,24 ; 4,1). C’est ainsi qu’est prescrit le sabbat à Israël.

Mais quand l’enfant devient majeur, les choses changent. On ne peut plus le contraindre à une loi comme un enfant (« Tu dois prier le matin »). Nous l’appelons plutôt à vivre selon la foi et l’amour : « Efforce-toi de prier sans cesse.» L’ancien commandement est dépassé, périmé, en étant accompli dans le nouveau commandement, celui de l’amour.

C’est ainsi que la loi (donc le sabbat hebdomadaire) est dépassée et accomplie dans la foi (et un sabbat SPIRITUEL) « Nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli » (Rom 7,6).

Tout ceci nous explique pourquoi Jésus a voulu relativiser le sabbat aux yeux des juifs, en déclarant qu’il n’avait rien d’absolu : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2,27).

 

L’accomplissement du sabbat : le véritable sabbat chrétien

Quoique dépassé pour le chrétien, le sabbat de l’Ancienne Alliance n’est pas aboli ; il est accompli dans le Christ. Précisons maintenant cet accomplissement du sabbat.

D’après les sabbatistes, le Christ aurait accompli le sabbat en l’observant parfaitement et en le purifiant des multiples petits préceptes pharisaïques qui l’avaient alourdi.

Mais pareille interprétation de l’accomplissement du sabbat n’est pas acceptable. Car elle réduit l’accomplissement à une simple perfection morale dans l’observance du sabbat juif. De plus, cette interprétation suppose qu’il n’existait aucun autre juif de bonne volonté observant pieusement le sabbat… Ce qui est impensable.

En réalité, l’accomplissement du sabbat en Jésus est très différent et bien plus important. C’est l’accomplissement du sabbat hebdomadaire dans le véritable sabbat chrétien, qui est SPIRITUEL.

Ceci se comprend aisément :

1.  Le sabbat est le jour du repos divin.

2.  Or, le vrai repos divin nous est donné par le Christ : c’est la vie éternelle, le repos promis par Dieu, dans lequel nous entrons par la foi : « Venez à moi… et je vous donnerai le repos » (Mat 11,28-29).

3.  Donc, on peut dire que le vrai sabbat, le vrai « jour du repos » dans lequel nous introduit le Christ, c’est « le jour du salut » (2 Cor 6,2), la vie éternelle,   les justes « se reposent de leurs travaux » (Apoc 14,13).

COMPRENONS

Le nouveau et véritable sabbat pour le chrétien est un sabbat ou un « jour de repos » SPIRITUEL. Il ne s’agit plus d’un jour de la semaine (samedi ou dimanche). C’est le « jour du salut » : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le JOUR DU SALUT » (2 Cor 6,2).

Ce « jour » est le « nouveau jour », « l’aujourd’hui » du salut fixé par Dieu pour ceux qui croient en Jésus. C’est « le repos de sabbat réservé au peuple de Dieu [l’Église] dans lequel on n’entre que par la foi » (Héb 4,9).

 

Tout ceci est parfaitement biblique et ressort de l’épître aux hébreux, chap. 3 et 4 surtout. Rappelons-nous que l’objet de cette épître est de montrer
 aux juifs l’accomplissement de l’Ancienne Alliance par la Nouvelle Alliance
 en Jésus-Christ : ainsi pour la circoncision, les sacrifices, le sacerdoce lévitique,
 …et l’observance du sabbat. Cf. chap. 3 et ss :

 « Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu’il [Dieu] dit : ‘Je jurais dans ma colère : ils [les juifs désobéissants] n’entreront pas
 dans mon repos…’ Or, puisqu’il est réservé à quelques-uns d’y entrer
 (…) Dieu fixe de nouveau un jour – aujourd’hui – en disant en David : ‘Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs…’. Car
 si Josué leur eût donné 
[aux juifs] le repos, il ne parlerait pas après cela
d’un AUTRE JOUR. Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu 
[l’Église]. Car celui qui entre dans LE REPOS DE DIEU se repose de
 ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes » (Héb 4, 3-10).

Le repos dont il est ici question n’est autre que LA VIE ÉTERNELLE, là où les justes « se reposent de leurs travaux » (cf. Apoc 14, 13).

Si nous lisons Héb 4, 1-11 avec un peu d’intelligence, et dans son contexte (chap.3), il est manifeste que le « repos de sabbat » évoqué ici n’est plus le sabbat/samedi de la loi de Moïse. Il s’agit d’un AUTRE sabbat, d’un NOUVEAU JOUR, du VRAI REPOS DIVIN dans lequel nous entrons par la foi en jésus. Et  ce jour du salut, c’est « AUJOURD’HUI » qu’il nous faut y entrer.

Il n’est plus question ici de l’ancien sabbat, celui du 7e jour de la semaine.
Il s’agit manifestement du nouveau sabbat chrétien, qui est SPIRITUEL : le repos divin au terme de la Rédemption, « 7e jour » symbolique qui représente l’achèvement de notre Rédemption ou de notre re-création dans le Christ.

 

Telle est la doctrine de l’épître aux hébreux (chap. 3 et 4). Celle-ci est aisée à comprendre dans la lumière du Nouveau Testament, et dans la théologie de
Paul (dépassement de la Loi par la Foi). C’est ainsi que la comprennent toutes
 les églises 
(catholiques, protestantes, évangéliques). Hélas, cette doctrine du sabbat est « difficile à comprendre à ceux qui, comme les enfants, se limitent encore aux premiers rudiments de la Parole de Dieu » (Héb 5,11-14).

Comprenons que la loi parfaite, évangélique, ne se réduit plus à l’observance
de certains jours et de certaines ordonnances comme celles du sabbat hebdomadaire. Elle consiste à vivre selon un esprit nouveau : marcher dans l’amour et la lumière de l’Esprit saint (Gal 5,18). 
En sorte que, pour le chrétien, vivre le véritable sabbat de la foi, est beaucoup plus important que le sabbat hebdomadaire.
Car il consiste à sanctifier tous les jours de sa vie. C’est là le « culte spirituel » et l’adoration véritable que Dieu attend de nous (Jn 4,24 ; Rom 12,1). « Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor 10,31).

 

Tel est l’accomplissement chrétien du commandement divin « Tu sanctifieras le jour du sabbat », qui demande de sanctifier et « reposer » notre vie entière dans la foi.

Voilà pourquoi Paul déclare aux Galates : 

« À présent que vous avez connu Dieu (…) comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments… Vous observez les jours, les mois… auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore. Je crains d’avoir inutilement travaillé » (Gal 4,9-11).

Ce reproche ne s’adresse-t-il pas à ceux qui se limitent encore au sabbat hebdomadaire ? Selon Paul, croire que le sabbat hebdomadaire reste obligatoire, c’est demeurer dans l’Ancienne Alliance.

RETENONS

L’ancien sabbat (samedi) est dépassé et accompli dans le NOUVEAU SABBAT CHRÉTIEN, celui de la grâce et de la foi, qui est la vie éternelle, notre « repos » en Christ.

Cette doctrine du sabbat spirituel était déjà formulée dans l’Église primitive, notamment par le célèbre évêque de Lyon, St Irénée (2e siècle). Dans son ouvrage « Contre les hérésies » (IV,16,1-4), il explique le transfert et l’accomplissement du sabbat rituel dans le sabbat spirituel. De même, dit-il, que la circoncision charnelle était signe de la circoncision véritable et spirituelle (Col 2,11), de même les sabbats étaient donnés comme annonce du vrai « repos divin », notre consécration chrétienne « durant tout le temps de notre foi ».

Comprenons donc le sabbat comme l’ont fait nos premiers pères dans la foi sous la mouvance de l’Esprit Saint qui nous conduit à la vérité toute entière (Jn 16,13).

 

Le dimanche

Après avoir expliqué ce que devient le sabbat dans la foi chrétienne, venons-en au dimanche.

Le dimanche dans la Bible

C’est le « lendemain du sabbat [samedi] », à savoir « le premier jour de la semaine [= dimanche] » que le Christ est ressuscité (Jn 20,1). C’est également en ce jour qu’il apparut à ses disciples une semaine plus tard (Jn 20,26).
Et de même la Pentecôte tomba un dimanche (Pentecôte = 50e jour après la grande Pâque juive).

Ce fut donc spontanément que les premiers chrétiens célébrèrent chaque dimanche comme mémorial de leur salut dans le Christ, en se réunissant pour l’écoute de la Parole et la sainte Cène : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain » (Act 20,7).

Enfin, c’est dans l’apocalypse (1,10) que le mot « dimanche » trouve son origine. Jean parle du « jour du Seigneur » (littéralement « jour dominical » — dies domi-nica en latin). Cette appellation n’est jamais donnée au sabbat. Cependant cette expression « jour du Seigneur » sera la principale appellation du dimanche dès les débuts de l’Église (voir textes ci-dessous). Ceci nous manifeste parfaitement que la célébration du dimanche est fondée sur la foi au Christ et sa victoire pascale.

L’origine du dimanche est bien biblique

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : Dans le Nouveau Testament, on parle très peu
 du dimanche. Et surtout celui-ci n’est jamais institué comme un
 précepte d’observance pour les chrétiens. C’est la preuve qu’il ne doit pas être célébré.

RÉPONSE. Nous l’avons vu ci-dessus : dans la Nouvelle Alliance, la loi et les prescriptions d’observance comme la sabbat sont complètement dépassées au profit de la foi. Il est donc vain et insensé de chercher encore dans le
 Nouveau Testament une prescription pour l’observance d’un jour de la semaine
(que ce soit le dimanche ou le sabbat). Cela n’entre absolument plus dans l’esprit du Nouveau Testament et de la loi évangélique. Comprenons que le culte du dimanche ne relève pas des préceptes évangéliques, mais des commandements de l’Église. Car ils sont une coutume de l’Église universelle, issue de la tradition apostolique.  Ce que nous allons constater maintenant.

Le dimanche dans l’Église

De nombreux documents historiques attestent, dès le 2e siècle, que le dimanche était devenu le principal jour du culte chrétien dans l’ensemble de la chrétienté, entraînant ainsi l’abandon du sabbat, ce qui provoquait d’ailleurs certaines querelles avec les judaïsants et les sabbatistes de l’époque, comme cela apparaît dans Gal 3.

Des textes irréfutables

1.  Ignace d’Antioche écrit en l’an 110 : « Les hommes qui vivaient dans les anciens usages se sont ouverts à l’espérance nouvelle et se sont mis à observer, non plus le sabbat, mais le dimanche, jour où notre vie s’est levée, grâce à Jésus-Christ et à sa mort. » (ép. aux Magnésiens 9 ; 1)

2.  Justin Martyr (100-165) : « Nous nous assemblons tous le jour du soleil [= dimanche], parce que c’est le premier jour où Dieu, tirant la matière des ténèbres, créa le monde, et que, ce même jour, Jésus-Christ notre Sauveur ressuscita des morts. » ( Apologie ch. LXVII)

Justin souligne ici la concordance hautement symbolique entre :

1) le « jour du soleil » (= le dimanche chez les romains) 

2) le premier jour de la Création (= création de la lumière : Gen 1,3-5) 

3) et le « Jour du Seigneur » (Jésus = vrai Soleil et vraie Lumière du monde).

3.  L’épître de Barnabas (entre 120 et 150) : « Ce ne sont pas vos nouvelles lunes et vos sabbats qui me plaisent [dit le Seigneur], mais celui [le nouveau sabbat] que j’ai fait, où, ayant mis fin à l’univers, je ferai surgir un ‘huitième jour’, qui sera l’aube d’un monde nouveau. Voilà pourquoi nous célébrons dans l’allégresse ce ‘huitième jour’ [=dimanche] où Jésus est ressuscité des morts, s’est manifesté, puis est monté aux cieux ». (Le dimanche était symboliquement appelé « huitième jour » comme jour qui suit les 7 jours représentant la création et l’Ancienne Alliance – et l’ancien sabbat.)

4.  Irénée de Lyon (vers 178) : « Le mystère de la résurrection du Seigneur ne doit pas être célébré un autre jour que le jour du Seigneur [le dimanche]»

5.  Eusèbe (vers 315) : « Les Églises dans tout le reste du monde observent la pratique qui prévaut depuis la tradition apostolique… C’est pourquoi nos évêques adoptèrent une résolution ecclésiastique qu’ils communiquèrent à  toutes les Églises : que le mystère de la résurrection du Seigneur ne soit pas célébré un autre jour que le jour du Seigneur [= dimanche]. »

6.  La Didachè (directoire des coutumes de l’Église, vers 70) : « Le jour du Seigneur, réunissez-vous. Rompez le pain et rendez grâce… »

7.  Même des auteurs païens signalent le culte du dimanche chez les chrétiens. Par exemple Pline, dans sa lettre adressée à l’empereur Trajan (vers 112).

 

Les preuves historiques sur le culte du dimanche dans l’Église primitive, et sur l’abandon du sabbat, sont nombreuses et claires. Elles sont irréfutables et justifient parfaitement la position commune des chrétiens sur le dimanche et l’abandon de l’ancien sabbat.

Ceci fait dire au théologien protestant Walter Martin que « dans leur zèle pour affirmer l’autorité du sabbat, les adventistes ont rejeté les preuves contraires, qu’ils ont qualifiées d’inauthentiques, s’opposant ainsi à l’écrasante majorité des spécialistes et historiens — ou ont passé sous silence le témoignage de l’Église primitive. » (Le monde des sectes, éd. Vida,  p.548)

 

Il est donc faux et malhonnÊte d’affirmer, comme le font les sabbatistes, que le dimanche n’était pas ou peu célébré dans la première Église, et que le sabbat y était de rigueur. Ce fut plutôt le dimanche qui y remplaça le sabbat.

 

>>  OBJECTION SABBATISTE : Le dimanche a son origine dans le culte païen du soleil. Il résulte d’une contamination de l’Église par le paganisme, surtout sous l’empereur Constantin (4e s.) et sous l’influence de la papauté.

RÉPONSE : Nous venons de le constater : les sabbatistes ignorent ou refusent
 de reconnaître la masse considérable des preuves historiques en faveur du dimanche chrétien et en défaveur du sabbat chez les premiers chrétiens. Dès lors, ils cherchent l’origine du dimanche chrétien dans une prétendue influence du culte païen du soleil. Mais ce n’est pas parce que le dimanche chrétien PRIT LA PLACE du culte païen que le dimanche PROVIENT du paganisme ! (Ce n’est pas parce que l’homme RESSEMBLE au singe …qu’il DESCEND du singe !).

NB. Les sabbatistes invoquent certaines autorités catholiques ou protestantes qui semblent affirmer la primauté du sabbat sur le dimanche. Mais il s’agit le plus souvent de citations tirées hors contexte et parfois même tronquées. De plus, la plupart des autorités citées reconnaissent que le dimanche — « jour du Seigneur » — fut bien le principal jour de culte dans la première Église.

Ne tirons pas un texte de son contexte pour en faire un prétexte !! 

 

CONCLUSION

Notre enquête biblique et historique nous permet de conclure sans hésitation sur  le  sabbat  et   le  dimanche :

>> Le sabbat hebdomadaire (le samedi selon l’Ancien Testament)est dépassé et accompli dans la vie évangélique. Le chrétienn’est plus tenu de l’observer. Mais il doit cependant entrer dans un nouveau sabbat, qui est SPIRITUEL et ÉTERNEL : la vie dans la foi et dans le Christ.

>> Le dimanche est le principal jour du culte chrétien attesté parla Bible et surtout l’histoir de l’Église primitive.

« La lettre tue, l’esprit vivifie. » (2 Cor 3,6)

Ceci n’enlève rien aux mérites de nos frères adventistes, leur attachement à l’Écriture Sainte, et les hautes valeurs morales dont beaucoup font preuve. Nous ne les jugeons pas sur leur observance du sabbat ; celle-ci n’a jamais été interdite.

Mais que nos frères adventistes fassent de même vis-à-vis du dimanche et des autres Églises, ainsi que nous le demande l’apôtre Paul : « Celui-ci préfère un jour à un autre jour ; celui-là les estime tous pareils : que chacun s’en tienne à son jugement.» (Rom 14,15)

 « Amen. Viens Seigneur Jésus. » (Apoc 22,20)

 

 

 

 

 

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