L’ÂME DES FIDÈLES DÉFUNTS (morts en Christ) vit-elle déjà auprès de Dieu sitôt après la mort ?
Beaucoup refusent cela. Outre les non croyants qui estiment que toute vie est matérielle et s’éteint à la mort, il y a aussi des chrétiens qui estiment que la vie surnaturelle n’adviendra qu’après la résurrection des morts, à la fin des temps. Les âmes des fidèles défunts seraient donc au « Shéol », le « séjour des morts » ou « les enfers » — sorte de prison dans les profondeurs de la Terre selon les traditions antiques (cf. 1 Pi 3,19).
La Nouvelle Alliance affirme d’une manière irréfutable la vie de l’âme sainte auprès de Dieu sitôt après la mort.
1. La Bible atteste la vie des justes au Ciel après leur mort. L’épitre aux Hébreux affirme que les croyants se rapprochent de la Jérusalem céleste et « des esprit des justes parvenus à la perfection » (Héb 12,22). Et surtout, l’Apocalypse nous présente les âmes des martyrs « sous l’autel de Dieu » (Apoc 6,9-11).
L’opinion du « séjour des morts » est propre à l’Ancienne Alliance. Elle s’appuie sur une mauvaise compréhension d’expressions bibliques évoquant le sommeil ou le repos de la mort (Ecclés. 9,5-10 ; Jn 11,11, etc.). Elle vient surtout d’une mauvaise compréhension de la « résurrection des morts à la fin des temps ». (Voir ci-dessous)
2. Jésus affirme que celui qui le reçoit et demeure en lui « a la vie éternelle » (Jn 6,40-47 etc.) ; « il est passé de la mort à la vie » (Jn 5,24), et « ne mourra jamais » (Jn 11,26).
Ces paroles sont catégoriques : l’âme sanctifiée possède dès maintenant la vie spirituelle. « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jn 5,12).
3. L’apôtre Paul professe sa foi en la vie bienheureuse sitôt après la mort lorsqu’il déclare : « Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ; mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair » (Phil 1,23 ; cf. 2 Cor 5,8).
Si Paul devait attendre la fin des temps pour être avec Christ, il serait sûrement moins pressé de mourir !
4. Jésus promet sans délai le paradis au bon larron : « En vérité, je te le dis : aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » (Lc 23,43; la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare nous suggère la même chose : Lc 16,19-31).
Conclusion : La vie éternelle nous est donnée dès à présent en Jésus Christ, avec son immortalité bienheureuse. Son éternité bienheureuse nous est ouverte dès notre mort.
Comment des chrétiens peuvent-ils ignorer cela et en rester à une vision de l’Ancien Testament (Shéol, séjour des morts) ?
LA FOI APOSTOLIQUE proclame « Je crois en la communion des saints » (Credo ou Symbole des apôtres). Cette confession de foi universelle concerne l’Eglise entière ou le Corps du Christ :
« Nous croyons à la communion de tous les fidèles du Christ, de ceux qui sont pèlerins sur la terre, des défunts qui achèvent leur purification, des bienheureux du ciel, tous ensemble formant une seule Église, et nous croyons que dans cette communion l’amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est toujours à l’écoute de nos prières » (Cat Église Cath, 946-962).
Qu’est-ce que la « résurrection des morts au dernier jour » ?
Il s’agit de la résurrection de ce qui est mort et mortel, c’est-à-dire de notre corps (cf. 1 Cor 15). Le Credo le plus ancien (Symbole des apôtres) affirme : « Je crois en la résurrection DE LA CHAIR. »
C’est cette résurrection de la CHAIR qui aura lieu au dernier jour, quand toute l’humanité sera rassemblée devant Dieu pour le jugement dernier. Alors les justes recevront la récompense finale dans la résurrection et la glorification définitive de leur être corruptible, afin qu’il revête l’incorruptibilité et l’immortalité (1 Cor 15,53). « Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos CORPS mortels par son Esprit qui habite en vous.» (Rom 8,11) — « Nous gémissons intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre CORPS. » (Rom 8,23).
Voilà pourquoi les ÂMES des justes sont déjà au Ciel, et « reçoivent une robe blanche, et il leur est demandé de patienter jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons. » (Apoc 6,11).
L’âme des saints se trouve DÉJÀ au Ciel auprès de Dieu. Mais ceux-ci attendent encore la glorification de leur chair, à savoir la résurrection ou la rédemption de leur corps, laquelle n’aura lieu qu’à la fin des temps, au jugement dernier, lorsque seront rassemblés au Ciel tous les élus, et que pourra alors s’ouvrir le « banquet éternel ».
Prétendre que l’âme des défunts sommeille encore au séjour des morts, c’est faire preuve d’une déplorable ignorance du Nouveau Testament. C’est nier que le Christ nous a déjà introduits dans la vie éternelle.
Si certains s’obstinent à nier la vie bienheureuse de l’âme sainte sitôt après la mort, ne serait-ce pas pour nier la doctrine catholique des saints du Ciel et de notre communion avec eux ? Mais la Bible est claire là-dessus !
Comment comprendre la RÉSURRECTION de la CHAIR ?
Écartons ici toute vision puérile d’un Dieu rassemblant les poussières de nos corps décomposés. Il est évident que les corps ressuscités ou glorieux n’auront plus rien de périssable comme nos pauvres corps mortels.
Nous pouvons nous inspirer de la vision d’Ézéchiel 37 où l’Éternel annonce la résurrection de son peuple dans la vision des ossements desséchés qui reçoivent une chair et une vie nouvelle, pour se redresser en un nouveau peuple vivant.
La résurrection de la CHAIR sera semblable. À la différence que notre nouvelle chair, glorieuse et éternelle, sera donnée non à nos ossements (charnels eux aussi), mais à nos âmes saintes. Celles-ci recevront leur chair glorieuse comme leur précieux ‘écrin’ éternel, que l’on pourrait imaginer comme composé d’une « matière » infiniment supérieure – à l’instar de la symbolique Jérusalem céleste formée d’or et de pierres précieuses (Apoc 21,9 s.)
Certes, toute imagination ou comparaison reste matérielle et caduque. Mais le langage symbolique de la Révélation nous suggère des ‘corps célestes et spirituels’ (1 Cor 15,44) infiniment plus beaux et précieux que tout ce que nous pouvons imaginer ici-bas. Le Prototype étant le Christ ressuscité et glorifié.
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