L’EUCHARISTIE : le Corps du Christ ?

Les Églises catholiques et orthodoxes sont les seules à affirmer que le pain et le vin consacrés dans la liturgie eucharistique sont RÉELLEMENT le CORPS et le SANG de Jésus Christ.

Les autres églises prétendent qu’il ne s’agit là que d’une « présence » symbolique.

Dans l’esprit de beaucoup, le « Ceci est mon corps… » (en Mt, Mc et Lc) devient en réalité « Ceci représente, signifie, symbolise mon corps ». La Traduction du Monde Nouveau des Témoins de Jéhovah ne se gêne pas pour traduire ainsi. D’autres n’y voient que la transposition de mythes païens, dont le culte de Mithra.

Bibliquement, les paroles du Christ sont incontestables

>> « Ceci EST mon corps… Ceci EST la coupe de mon sang » (Mt 26,26-28 ; Mc 14,22-24 ; Lc 22,19-20 ; 1 Cor 11,24). Ces paroles sont les mêmes dans tous ces textes, ce qui les garantit.

>> « En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne MANGEZ PAS LA CHAIR du Fils de l’homme et ne BUVEZ son sang, vous n’aurez pas la vie en vous… Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, car MA CHAIR EST VRAIMENT UNE NOURRITURE, et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jn 6,51…53-56).

+ « Celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation S’IL NE DISCERNE PAS LE CORPS. » 1 Cor 11,29)

Jésus affirme cela alors même que ses auditeurs sont choqués. Il n’atténue ni ne relativise en rien ses paroles. Aucune allusion à un sens symbolique. Jésus ne blague pas dans ses déclarations pas plus qu’il n’a blagué sur la croix !!!

>> « La chair ne sert de rien. Mes paroles sont esprit et vie… » (Jn 6,62) Jésus ne dit pas ici que ses paroles sont symboliques (c’eût été si facile de le dire à ses auditeurs scandalisés), mais qu’elles sont spirituelles et surnaturelles. « La chair ne sert de rien » signifie simplement qu’il ne faut pas en rester à la simple nature humaine, et encore moins à la consommation de la chair humaine comme dans le cannibalisme. Si ses paroles sont « esprit et vie », c’est qu’il faut les comprendre dans une dimension profondément spirituelle et surnaturelle : la ‘réalité’ de l’incarnation de Jésus en chacun de nous, qui veut épouser toute notre vie humaine. (Ce qui n’est pas symbolique, mais relève plutôt du « mystère » de l’incarnation et de la rédemption.)

Ceux qui ne jurent que par la Bible, en demandant toujours si c’est biblique, feraient bien de reconnaître et de prendre au sérieux tous ces passages bibliques, où Jésus affirme catégoriquement qu’il faut manger son corps et boire son sang. Reste à bien comprendre cela sans tomber ni dans le relativisme, ni dans le cannibalisme (…dont les chrétiens dans la Rome païenne étaient accusés).

« La coupe de bénédiction (d’action de grâces, ευλογίας) que nous bénissons n’est-elle pas communion (« koinonia ») au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1 Cor 10,16).

« Celui qui mange et boit (indignement) sans discerner le corps (du Seigneur), mange et boit un jugement contre lui-même. » (1 Cor 11,29 L. Second)

Pour mieux comprendre

>> La CHAIR Dans la mentalité sémitique, elle désigne l’homme entier et réel (« en chair et en os »), dans toutes ses dimensions humaines. « Le Verbe (Parole) s’est fait chair » (Jn 1,14) Rien à voir donc avec la viande chez le boucher… La chair signifie essentiellement la réalité concrète, historique et personnelle du Christ. Bref, son ‘incarnation’.

>> Le SANG, toujours dans la mentalité sémitique, est considéré comme le support de la vie ou de l’âme. (Il est donc sacré, on ne peut le boire.) En nous donnant son sang, de la façon la plus crue dans son sacrifice, Jésus signifie qu’il opère une authentique « transfusion sanguine » de sa vie et de sa vitalité divine en nous.

­>> La séparation de la chair et du sang évoque le SACRIFICE du Christ, et qu’il a réellement offert sa vie en sacrifice d’amour sur la croix. Jésus suggère ici qu’il est l’Agneau immolé qui doit être « mangé » par ses disciples à l’instar des hébreux qui mangèrent l’agneau à la sortie d’Égypte. Jésus se livre donc réellement et tout entier, de la façon la plus absolue.

>> La CHAIR évoque aussi l’INCARNATION : « Le Verbe (Parole) s’est fait chair et il a demeuré parmi nous » (Jn 1,14). « Manger » sa chair, c’est donc le recevoir tout entier pour qu’il demeure en nous, et nous en lui.  « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » (Jn 6) On peut donc dire ici que, dans le don de sa chair ou de son corps, le Verbe « se fait chair en nous » — il s’incarne en chacun de ses disciples pour demeurer en eux.

>> La CHAIR évoque aussi l’union conjugale ou nuptiale dans le mariage, où l’homme et la femme deviennent « une seule chair » (Gn 2,24 ; Mt 19,5-6 ; Mc 10,8 ; 1 Cor 6,16 ; Eph 5,31). Beaucoup de paraboles du Christ évoquent le mariage d’un roi qui marie son fils, lequel n’est autre que le Christ épousant l’humanité dans son incarnation et sa passion (cf. Mt 22,2 – 25,10, etc.)

Pour toutes ces raisons, on peut dire que l’Eucharistie — le sacrement du Corps et du Sang du Christ — est le grand sacrement de l’Amour et de l’incarnation du Christ en chacun de ses disciples, ou le sacrement de l’Alliance nuptiale de Dieu avec son Église et chacun de nous.

>> Une ‘alchimie’ divine : le pain et le vin deviennent la Personne même du Christ. C’est ce qu’on appelle la « transsubstantiation ». (NB. Le Christ n’est pas « dans » le pain ; le pain consacré EST réellement le Christ en son corps glorieux — véritable ‘semence’ de vie divine.) Alchimie divine en nous : Si nous « mangeons » son corps, nous ne le détruisons pas. Nous l’assimilons comme une nourriture surnaturelle qui, en retour, nous transforme et nous « incorpore » en Christ ; le Christ nous introduit en lui, et nous fait « demeurer en lui ». (Tout comme l’alchimie qui prétend transformer le plomb en or.)

L’eucharistie est donc tout à la fois :

>> Présence réelle du Christ en son corps glorieux

>> Sacrifice-offrande à son Père et à nous. En Lui, nous avons à nous offrir nous-mêmes à son Père. « Je vous invite à offrir votre corps en sacrifice saint, vivant, agréable à Dieu », (Rom 12,1)

>> Action de grâce, ou sacrifice d’action de grâce : « Après avoir rendu grâce (ευχαριστήσας)… » (1 Cor 11,24. Le grec ευχαριστία signifie « remerciement, action de grâces ») « La coupe de bénédiction (ευλογίας)… » (1 Cor 10,16) l’action de grâce du Christ est son offrande à son Père telle qu’il la vit éternellement dans la Trinité — mais aussi en son humanité glorieuse.

>> Repas anticipation du Banquet céleste et éternel.

>> Communion (« koinonia ») au Christ, pour former en lui un seul corps dans l’Église et dans la charité fraternelle. Terrible responsabilité de tous les fidèles qui communient !

>> Le choix du PAIN et du VIN : Le pain représente l’aliment de base ; ainsi le Christ se donne-t-il comme notre véritable nourriture spirituelle. Le vin représente, dans l’Écriture, l’amour et la joie ; le Christ en est la véritable source dans notre vie.

Tout cela est parfaitement biblique et cohérent (du moins si on réfléchit un peu dans la lumière de la Parole de Dieu). Mais il faut avouer que c’est difficile à ‘avaler’, comme pour les auditeurs de Jésus en Jn 6. C’est pourquoi Dieu a accrédité la réalité de l’Eucharistie par des « signes et des prodiges » (Ac 2,43 ; 4,30 etc.)

>> Dans son ministère, le Christ a opéré de nombreux miracles qui étaient autant de « signes » de sa messianité et de sa divinité : dont le miracle de Cana, où il changea l’eau en vin, et la multiplication des pains (Mt 14, Mc 6, Lc 9, Jn 6). Ces deux miracles nous donnent à penser sur l’Eucharistie, à la fois en transformation (eau > vin) et en multiplication (nourriture pour tous).

>> À cela s’ajoutent les nombreux MIRACLES EUCHARISTIQUES au long des siècles. Ceux-ci manifestent la réalité du corps et du sang du Christ dans l’Eucharistie. Certaines le sont par des transformations miraculeuses en chair et sang humain, parfaitement reconnues et validées par des analyses scientifiques. (Voir liens ci-joints sur certains de ces miracles)

Le plus célèbre des miracles eucharistiques (mais non le seul !) est celui de Lanciano (Italie), au début du 9e s., où, en pleine messe, le pain et le vin consacrés se transformèrent en chair et sang, qui furent conservés et vénérés jusqu’à nos jours. Les analyses biochimiques (1970 + 1973) certifièrent que le morceau de chair (hostie) est celui du myocarde du cœur humain ; et que le sang est bien humain (groupe AB, le même que celui du Linceul de Turin et que celui de toutes les autres reliques ou les autres miracles impliquant le sang du Christ. CQFD !)

Dans ce genre de miracle, rien de trafiqué, ni momifié, ni dégradé. Parfait état naturel, parfaite conservation – au bout de 12 siècles pour Lanciano ! What else ? 

UNE ERREUR FRÉQUENTE : Il est inexact de dire que le sacrement de l’Eucharistie est « le plus grand des miracles eucharistiques ». NON !! L’Eucharistie est un mystère (= Jésus venant demeurer en nous en son humanité glorieuse) et non un miracle. Car tout miracle doit pouvoir être constaté scientifiquement. Mais a-t-on jamais observé au microscope le Corps du Christ dans l’hostie !?

Les MIRACLES EUCHARISTIQUES devraient cependant être évoqués plus souvent, car ils attestent bien la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. 

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