La MESSE est souvent considérée comme un culte religieux mécanique, ennuyeux, voire inutile. Elle est donc vite abandonnée par de nombreux ‘fidèles’. N’est-il pas vrai que l’on peut aussi bien prier chez soi, et lire la bible personnellement ?
La prière personnelle, avec la lecture de la Parole de Dieu, est évidemment prioritaire pour tout vrai chrétien. Même prioritaire sur la messe, dans le sens où la prière personnelle est la source de notre relation avec notre Seigneur. Quel sens aurait la messe du dimanche si l’on n’a pas vécu notre relation personnelle avec le Seigneur durant la semaine ?
Mais prière et lecture de la Parole ne sauraient nous dispenser de la messe comme rendez-vous en église (église = assemblée) avec notre Seigneur qui nous prodigue ses dons dans sa Parole et surtout son Eucharistie.
Chaque dimanche est la célébration de la résurrection du Christ, événement capital sur lequel se fonde la foi chrétienne. Et cela depuis la naissance du christianisme (cf. Actes des apôtres). Le dimanche y était considéré comme le premier jour de la nouvelle création nouvelle inaugurée par la Résurrection. … Le dimanche, chaque chrétien est appelé au rendez-vous du Seigneur à la liturgie dominicale. (Coutume de la primitive Église : Act 2,42…46, etc.) (Voir Cat. Égl. Cath. n° 1322 et s.)
La messe ou célébration de l’Eucharistie est appelée « fraction du pain » dans les premiers temps. Elle était régulière et célébrée le dimanche, « premier jour de la semaine », et manifestement le centre de la liturgie chrétienne (Act 2,42 & 46, 20,7… ; 1 Cor 10,16).
Les Adventistes du 7e jour objectent l’obligation de l’observance du Sabbat tel que prescrit dans l’Ancienne Alliance, ce qui contredit la primauté du dimanche ou « jour du Seigneur ». Sur cette question, voir ici, et aussi notre document sur la question, Le chrétien doit-il observer le Sabbat ? (= Ma petite brochure)
Même si nous n’avons pas envie de nous rendre à une réunion de famille, il est normal d’y participer. Si notre ami(e) nous attend à un rendez-vous, pouvons-nous nous en dispenser pour la simple raison que nous n’en avons pas envie ? Il en va de même avec Jésus : c’est d’abord lui qui nous invite et se donne à nous dans l’Eucharistie : « Prenez et mangez-en tous… Faites ceci en mémoire de moi. » (Mt 26,26 etc.)
Bien sûr, aller à la messe par pure obligation ou avec l’esprit vagabond, cela n’a guère de sens. Il nous revient donc d’y participer autant que possible avec le cœur et la volonté de célébrer et d’accueillir notre Seigneur dans sa parole et son eucharistie. Il s’agit ici d’un acte de foi, et de répondre à l’appel et l’amour de notre Seigneur.
Mais pourquoi nos messes sont-elles si ennuyeuses ?
— Acceptons d’abord que la messe est une prière liturgique, et n’est pas d’abord un divertissement – pas plus que la prière ou la lecture de la Parole.
— Cela dit, il faut malheureusement avouer que trop de messes ne sont guère vivantes et nourrissantes pour la foi et la vie spirituelle des fidèles ; surtout quand l’homélie n’est qu’un fade sermon de morale ou une soupe insipide de vérités recuites. Nos fidèles méritent autre chose lorsqu’ils se débattent dans les difficultés de la vie ou qu’ils aspirent à un réconfort spirituel. Comment d’ailleurs se fait-il que la Parole de Dieu ne soit pas davantage prêchée et enseignée dans nos liturgies ?
— La vitalité de nos liturgies est surtout en cause lorsqu’y domine le sentiment de routine, plus grave encore chez les célébrants eux-mêmes. Des célébrations liturgiques qui ne proclament pas et ne célèbrent pas de façon vivante et authentique notre vie nouvelle dans le Christ sont creuses.
— Les chorales aussi ont leur part de responsabilité. Leur tâche est de servir l’assemblée dans la prière et la louange. Et non de s’en servir pour se produire en concert, souvent dans le but de promouvoir une culture ou une tradition. Nos assemblées sont trop souvent inertes et passives. Pourtant nous disposons de trésors, par exemple dans les chants charismatiques, si peu chantés dans bien des célébrations, alors que ces cantiques sont porteurs d’un souffle et d’une spiritualité incontestables. (Les catholiques en sont redevables aux évangéliques.) Certaines assemblées évangéliques ou pentecôtistes pourraient ici nous donner de bonnes leçons…
Avertissements sur la communion eucharistique
Quantité de fidèles communient à la messe — quand ils y participent (!). Mais combien reçoivent vraiment leur Seigneur qui se donne à eux ? Combien le font en pleine conscience, dans un vrai respect, dans la crainte de l’Éternel, dans une adoration aimante ?
Gare à la routine, ou au conformisme : « Puisque tu es tiède, ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche » (Apoc 3,16). Beaucoup communient alors qu’ils ne devraient pas, du fait qu’ils sont en rupture avec Dieu ou la vie évangélique (péchés graves ou situation irrégulière).
Rappelons ici l’avertissement de l’apôtre Paul : « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s’éprouve soi-même… Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur mange et boit sa propre condamnation. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. » (1 Cor 11,27-30)
Pourquoi ne communie-t-on pas au VIN consacré ?
Reconnaissons le bienfondé de la question de la communion au sang de notre Seigneur selon le mémorial initial et les paroles même de notre Seigneur (Jn 6,53 ; Mt 26, etc.)
Dans l’Église catholique, où la communion est fréquente (voire quotidienne), c’est le nombre des fidèles qui rend la chose difficile. Cependant, la communion au vin consacré – le sang du Christ – se fait dans des groupes réduits, quand les fidèles le désirent et y sont préparés.
Nos frères séparés célèbrent moins souvent la sainte cène, et éprouvent moins ce problème. Nos frères orthodoxes pratiquent l’intinction du pain consacré trempé dans le calice, ce qui est sans doute la meilleure alternative.
Toutefois, ne croyons pas que la communion au corps du Christ (l’hostie) est incomplète. Car en recevant le corps du Christ, c’est bien sûr le Christ tout entier que nous recevons. D’ailleurs, l’eucharistie est dénommée spécialement « fraction du pain » (Lc 24,35 ; Act 2,42). Et Jésus se présente d’abord comme le « pain descendu du ciel », et que c’est « ce pain qui donne la vie éternelle », et que ce pain, « c’est sa chair » (Jn 6,41-51).
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