Les PAPES et l’infaillibilité pontificale

Les PAPES seraient des imposteurs selon les anticatholiques. Ils représenteraient l’ANTICHRIST ou la BÊTE, avec son chiffre 666 (Apoc 13,18). Quant à l’INFAILLIBILITÉ pontificale, celle-ci semble absolument contredite par les mauvais papes.

 

Ce que dit la Bible

>> Jésus a conféré à Simon-Pierre une responsabilité unique au sein des 12 apôtres. Et cette primauté s’affiche partout dans les écrits néotestamentaires.

Jésus lui donna le nom nouveau de « Pierre » (Céphas en grec). Or donner un surnom à quelqu’un signifie lui conférer une personnalité et une mission particulière. Ce que Jésus a fait en déclarant solennellement à Pierre : « TU es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église… Je TE donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16,18-19). — « J’ai prié pour que TA foi ne défaille pas. TOI donc, quand TU seras revenu, affermis tes frères. » (Lc 22,32). « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?… Fais paître mes brebis. » (Jean 21,15-19). 

On ne peut donc réduire l’apôtre Pierre à un symbole, pour gommer sa primauté dans les évangiles. (Ce que font beaucoup de protestants.)

>> Cette primauté et cette responsabilité de Pierre sont affirmées tout au long des évangiles et dans l’Église primitive : Pierre est toujours cité le premier parmi les 12 apôtres (Mt 10,2 ; Mc 3,16 ; Lc 6,13 ; Act 1,13). Et il a la préséance au milieu de la première assemblée (Mc 16,7 ; Lc 24,34 ; Act 1,15 ; 2,14 ; 15,7 ss ; 1 Co 15,5).

Pierre apparaît partout comme le PREMIER MINISTRE de Jésus dans son Église. Pour perpétuer cette charge, l’Église primitive a assuré la succession de Pierre par d’autres « Pierre », les PAPES (de l’araméen ‘abba’, ‘papa’ en italien, père). Déjà l’évêque St Irénée (fin 2e s.) nous donne la liste des 12 premiers papes, eux qui reçoivent la « charge de l’épiscopat », et qui président la collégialité des évêques. On en compte 266 jusqu’au pape actuel, le pape François.

Toute autorité dans l’Église doit être un serviceC’est pourquoi le saint pape Jean Paul II aimait se nommer « serviteur des serviteurs du Christ ». En ce sens, il est inexact d’appeler le pape « chef de l’Église ». Celui-ci reste ministre ou lieu-tenant du Christ, unique Chef ou Tête de l’Église (Col 1,18). Quant à l’appellation « souverain pontife », le pape François répondait que le seul vrai Souverain Pontife était le Christ, le seul à faire le pont entre Dieu et l’humanité.

L’infaillibilité pontificale

Le dogme de l’infaillibilité pontificale fut promulgué au concile Vatican 1 (1870). Il ne signifie nullement que les papes sont parfaits et sans péché, ou qu’ils ne peuvent jamais se tromper.

Ce dogme signifie simplement que l’Éternel ne peut permettre qu’un pape puisse détourner son Église dans les deux domaines essentiels que sont la foi et la morale.

Et de fait, jamais dans l’histoire de l’Église on a vu un pape s’égarer dans son enseignement sur la foi et la morale, aussi pécheur fût-il dans sa vie privée. En d’autres domaines (politiques par exemple), le pape peut faire erreur.

L’autorité papale peut donc être sujette à discussion. Par exemple sur des questions relativement récentes ou actuelles, que nous soulevons dans ce site : sur le PRÉSERVATIF, sur le rapport à l’ISLAM, ou le devoir d’accueil des MIGRANTS. 

Les mauvais papes font malheureusement partie des « scandales inévitables » annoncés par Jésus (Lc 17,1). La palme de ceux-ci est généralement accordée au pape Alexandre VI Borgia. (Celui-ci a tout de même évité par ses talents de diplomate une terrible guerre entre Espagnols et Portugais.)

Les mauvais papes ne doivent cependant pas faire oublier les papes qui furent de courageux et dévoués serviteurs, réformateurs de l’Église et même martyrs. Ainsi que les nombreux papes dont la sainteté a été reconnue. Hélas, les scandales font plus de bruit que la sainteté. (« Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse. ») Cependant, les scandales ne sont pas éternels, à la différence de la sainteté.

Rappelons-nous que l’apôtre Pierre lui-même n’a pas toujours été un modèle : il était prétentieux (Mt 26,33) ; il a renié son Maître (Mt 26,69 ss) ; il n’a pas toujours « marché droit selon la vérité », en sorte que Paul l’a réprimandé publiquement (Gal 2,11-14).  Et que dire du « arrière Satan » de Jésus en Mt 16,23) ? Malgré tout ça, Pierre était toujours choisi et pardonné par Jésus (Jn 21,15-19).

Ceci nous manifeste que l’Église ne repose pas sur des hommes, mais sur la puissance de Jésus-Christ(Lire 1 Cor 1,26-31 ; 2,1-5 ; 2 Cor 4,7). C’est toujours l’Esprit Saint qui conduit l’Église et la corrige (Voir Apoc 2 et 3, où le Seigneur s’adresse aux 7 églises). 

Ainsi donc aucun pape, quelle que fut sa vie privée, n’a enseigné l’erreur ni détourné l’Église de sa mission. C’est cela, le dogme de L’INFAILLIBILITÉ   PONTIFICALE.

Une papauté SATANIQUE ?

Cette accusation est classique, semblable à celle lancée contre l’Église catholique (Voir L’ÉGLISE catholique : la grande Prostituée ?)

L’argumentation repose en particulier sur la numérologie du chiffre 666 évoqué en Apoc 13,18, « chiffre d’homme » désignant symboliquement la Bête. Les interprétations abondent. Aujourd’hui, certains y voient le symbole du Web (www en lettres hébraïques), ou le code barre devant marquer tous les disciples de la Bête (Apoc 13,17).

L’interprétation la plus courante correspond à l’expression « VICARIUS FILII DEI » (Vicaire du Fils de Dieu) : si l’on calcule la somme correspondant aux chiffres latins de ce titre, on aboutit à 666. (Voir ici

Mais ce calcul ne repose sur rien, car le titre officiel du pape est « Vicaire du Christ » ; en Latin « Vicarius Christi », et non « Vicarius Filii Dei ». Et là, le calcul ne tient plus. De surcroît, d’autres calculs de ce genre aboutissent à désigner d’autres personnes, ou tout simplement « César » (Néron, le César de l’époque, fut le premier persécuteur des chrétiens.) (idemUne autre lecture (ici) verra plutôt le titre 6 comme représentant l’incomplétude des pouvoirs de ce monde renfermés sur eux-mêmes et incapables de s’ouvrir à la perfection de la divinité (chiffre 7). En sorte que le 666 représente la ‘trinité’ diabolique opposée à la Trinité céleste (777).

Voir ci-joint les articles sur le chiffre 666

« Très Saint Père » ? « Monseigneur » ?

Ce sont là des titres honorifiques de hiérarchie qui ne préjugent en rien de la sainteté personnelle du pape ou des évêques. L’on dit aussi « excellence » à un président de la République. Est-il pour autant excellent ?

Le terme « monseigneur » ou « mon seigneur » attribué à une personne se retrouve partout dans la bible : « monseigneur le roi…» (par ex. 1 Rois 1…, ou 1 Sam 25,24 s.). De plus, en italien par exemple, Seigneur et Monsieur se disent « signore ». Mais rassurez-vous, les italiens ne confondent pas le Seigneur Jésus  avec n’importe quel  monsieur !

 

Des protestants déclarent…

Max Thurian, ancien pasteur protestant ordonné prêtre en 1987 et cofondateur de la communauté œcuménique de Taizé : « Jean-Paul II m’a révélé une image forte du Pape qui veille sur l’Église, en proclamant partout la Parole de Dieu avec courage, confiance et autorité. Sa personnalité et son ministère m’ont convaincu de la nécessité pour l’évêque de Rome, successeur de Pierre, d’assumer la lourde charge de guide et d’arbitre, en collégialité avec les évêques, et de chercher – par obéissance au Seigneur – les chemins de l’unité entre les églises particulières et des perspectives nouvelles pour l’évangélisation du monde. Son ministère pastoral est nécessaire pour la reconstitution de l’unité visible entre tous les chrétiens. »

Le grand théologien luthérien Wolfhart Pannenberg (lors d’une rencontre œcuménique en 1993) : « Je trouve le point de vue de mes frères protestants sur le pape trop souvent ’provincial’ et borné… Nous devons reconnaître la position particulière qu’il faut bien accorder au siège de Pierre car, qu’on le veuille ou non, Rome est le centre historique du christianisme. Que le Pape envisage son ministère comme serviteur de la communion ! La chrétienté est toujours menacée par la désunion. Elle a donc toujours besoin d’un service de l’unité, aussi bien à l’échelle locale (le ministère épiscopal) qu’au plan universel : si ce service était compris par l’évêque de Rome comme rôle prioritaire, ce serait une bonne chose pour toute l’Église. Imaginez une communauté chrétienne, quelle qu’elle soit, qui soit visitée par l’évêque de Rome, non comme un puissant, mais comme un serviteur de l’unité : croyez-vous qu’elle le rejetterait ? Je ne le crois pas. » (cité par Daniel-Ange dans Guetteur : Les feux de l’aube, p. 182)

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