Pourquoi le CÉLIBAT des prêtres ?

Le célibat sacerdotal est en bute à tous les reproches :

— Il serait contraire à la Bible : « Que l’épiscope soit le mari d’une seule femme » (1 Tim 3,2) 

— Il serait la cause du manque de vocations sacerdotales. 

— Et enfin, il serait la cause de désordres sexuels, et d’abus sexuels (homosexualité, pédophilie).

 

Pourtant

>> Jésus lui-même évoque le célibat et le vit lui-même : « Il y en a qui ne se marient pas en vue du Royaume des cieux. » (Mt 19,12). Ce fut le cas du prophète Jérémie (Jér 16,2), de Jean-Baptiste, et des apôtres Jean, Paul, et de beaucoup d’autres à leur suite.

>> C’est pour être tout entier consacré au Seigneur que Paul conseille de ne pas se marier : « L’homme qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme ; et le voilà partagé. » (1 Cor 7,32…).

Le prêtre est ainsi appelé à tout quitter pour suivre Jésus et se donner au service de l’évangile. « Et laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5,11). À celui qui aura laissé « maison, femme, frères, parents ou enfants…» pour le suivre, Jésus promet le centuple dès cette terre (Lc 18,28-29). Si les prêtres ne se marient pas, c’est pour être totalement consacré à leur ministère, et pour engendrer plus « d’enfants dans la foi » (1 Tim 1,2). Ils offrent leur fécondité charnelle au profit d’une plus grande fécondité spirituelle.

Les prêtres sont ainsi appelés à être configurés au Christ à l’exemple de Paul (1 Cor 11,1 ; Éph 5,1). Le Christ ne s’est pas marié, ainsi que Paul, pour être « tout en tous » (Col 3,11 ; 1 Cor 15,28) et pour « s’offrir à Dieu en sacrifice d’agréable odeur » (Éph 5,1). « Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, afin d’en gagner le plus grand  nombre…  Je me   suis  fait  tout   à  tous. » (1 Cor 9,19…22 ; à rapprocher de « l’homme qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. » 1 Cor 7,32-35).

Les Écritures sont claires sur le célibat sacerdotal. Celui-ci est à comprendre dans la droite ligne des évangiles, du Christ, et de Paul dans sa configuration au Christ. Avons-nous le droit d’ignorer, d’édulcorer ou de tordre ces textes bibliques ? Ceux qui se revendiquent de la Bible, qu’ils la prennent tout entière !!

« Avant d’être un frein éventuel aux vocations, le célibat sacerdotal est surtout et avant tout un formidable signe de la radicalité de notre engagement. Il est aussi l’assurance auprès de tous d’une disponibilité sans borne. En effet le prêtre est avant toute chose un pasteur qui conduit un troupeau. » (abbé Danziec)

>> « Que l’épiscope soit le mari d’une seule femme » (1 Tim 3,2). Gardons-nous ici d’un grossier malentendu. Paul exprime une restriction : que le pasteur ne soit marié qu’à une seule femme. Ce n’est nullement une obligation au mariage ! Dans le contexte des premiers chrétiens, la plupart des bergers ou catéchistes de l’époque (‘épiscopes’) étaient déjà mariés quand ils s’engageaient dans leur mission (le mariage était une prescription dans le judaïsme). L’apôtre Paul stipulait en conséquence qu’ils soient exemplaires dans leur vie, donc mariés et fidèles à leur femme, excluant ainsi toute forme d’immoralité ou de polygamie.

Sur la POLYGAMIE : « L’homme s’attachera à SA femme, et tous DEUX ne feront plus qu’un » (Gen 2,24 ; Mt 19,5-6 ; 1 Cor 6,16 ; Éph 5,31). La polygamie est contraire au plan de Dieu. Elle est contraire à l’alliance conjugale dans la réciprocité de l’amour. Et c’est à tort que l’on parle de polygamie dans le cas par exemple d’Abraham, qui s’unit à sa servante Agar pour en obtenir un enfant selon d’antiques coutumes qui n’ont rien d’évangélique (Gen 16).

Il est absurde de prétendre que Paul demande aux pasteurs de se marier alors que c’est le même Paul qui recommande en 1 Cor 7,32 de ne pas se marier pour être tout entier aux affaires du Seigneur.

Invoquer constamment 1 Tim 3,2 (« Que l’épiscope soit le mari d’une seule femme »)c’est faire preuve d’une lecture borgne de versets bibliques tirés hors contexte, en gommant des conseils évangéliques clairement exprimés ailleurs. 

>> Une antique tradition : « Certes le célibat des prêtres n’est pas un dogme, mais ce n’est pas non plus une simple discipline fixée tardivement. Comme c’est souvent le cas, la tradition remonte au début de l’Église, aux temps apostoliques même, puisque les apôtres avaient tout quitté pour suivre le Christ. La norme du célibat s’est ensuite précisée au IVe siècle, et a été sans cesse reconfirmée. Même si des permissions et des exceptions ont existé, comme en Orient. » (Cardinal M. Ouellet)

Précisons…

>> C’est la FÉCONDITÉ spirituelle du ministère sacerdotale qui compte, avant l’efficacité pastorale. Sans charge familiale, le prêtre peut évidemment se consacrer davantage à son ministère (l’apôtre Paul ne dit pas autre chose en 1 Cor 7,32…). Mais on peut être marié et parfaitement servir le Seigneur, tels les pasteurs protestants ou les laïcs engagés.

>> Si le célibat sacerdotal est tant critiqué, c’est qu’il est en crise avec ses nombreux dérapages, ou le manque de foi dans l’Église, qui entraîne un manque de vocations« Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel perd sa saveur, on le jette dehors et on le piétine » (Mt 5,13).

>> La Révélation ne peut être abolie à cause de la faute des hommes. Sinon, autant tout supprimer : le sacerdoce, à cause des mauvais prêtres ; l’Église ou le christianisme, à cause des mauvais chrétiens. Et même le mariage à cause des adultères. Et finalement jusqu’à la Création elle-même, si meurtrie par le mal et le péché. (…Ce fut le cas au déluge ! Gen 6)

Si l’impureté et l’infidélité sexuelles sont les péchés les plus ‘populaires’ depuis la nuit des temps, comment s’étonner de les retrouver, hélas ! chez trop de prêtres ? (Comme aussi chez des pasteurs, même mariés.)

>> Le mal fait plus de bruit que le bien. On parle plus facilement des prêtres défaillants que des bons et fidèles serviteurs de Dieu. N’est-il pas injuste et calomnieux de dénigrer tous les prêtres à cause du péché de certains ? Depuis 2000 ans, combien de prêtres fidèles (parfois jusqu’au martyr) dont on ne parle jamais ? Combien de saints prêtres qui ont révolutionné le monde par l’évangile et leur sainteté ?

>> Soutenons aussi nos prêtres dans leur mission autant que nous le pouvons, par nos encouragements et nos sollicitations apostoliques. Le saint curé d’Ars disait : « Vous avez les prêtres que vous méritez. » Et aussi cet adage : « Un prêtre ne s’use que si on ne s’en sert pas. »

>> Tout prêtre doit impérativement enraciner sa vie et sa consécration (célibat) dans le Christ. « Je suis la vigne (le cep), et vous les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits ; car sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Cette parole est valable pour tout chrétien, mais vaut avant tout pour ceux qui sont les lieu-tenants du Christ. S’ils ne sont pas totalement enracinés dans leur Source, ils vont se dessécher et tomber dans le laxisme, l’affairisme, la dépravation (Jn 15,2 et 6).

­>> La parole de feu de l’apôtre Paul n’épargne aucun serviteur de Dieu, et d’abord les prêtres : « Pour que notre ministère ne soit pas exposé à la critique, nous veillons à ne choquer personne en rien, mais au contraire nous nous présentons comme de vrais ministres de Dieu par notre vie entière » (2 Cor 6,3 ; cf. 2 Cor 4,1-2).  Que le prêtre évite ainsi tout scandale ou contre-témoignage. Car Jésus est ici les plus sévère de tous : « Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la  mer… »  (Mt 18,6 ; cf. aussi Ézéch. 34,1-10 sur les mauvais pasteurs)

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