Beaucoup de croyants et même des chrétiens y croient. Cette croyance affirme que l’âme (l’esprit) d’une personne décédée reprend une nouvelle existence dans un nouveau corps, et donc une nouvelle vie, une nouvelle personne. Les conceptions de cette ‘transmigration’ des âmes peuvent varier selon les spiritualités (hindoues, occidentales, etc.), mais elles affirment toutes une évolution ou une purification de l’âme — ou au contraire la sanction d’une mauvaise vie antérieure (karma, où l’on purge les fautes des existences antérieurs).

>> D’innombrables faits paranormaux, dûment constatés, semblent confirmer cette croyance. Autant chez des adultes qu’avec de jeunes enfants doués d’une connaissance innée (ou d’autres phénomènes), ou comme habités par une mémoire ou une personnalité disparue qu’ils ne pouvaient absolument pas connaître de façon naturelle. Quantité d’enquêtes confirment ces phénomènes. Le Web en fait abondamment état, laissant ouvertes toutes les hypothèses… Impossible donc de nier purement et simplement ces phénomènes, ou de les attribuer au hasard ou à de grossières escroqueries.

>> La Bible fait-elle état de la réincarnation ? Certains le prétendent, notamment quand Jésus déclare que Jean-Baptiste serait le prophète Élie ‘revenu’ (Mat 11,14 et 17,10). Mais il n’en est rien. Jésus évoque de toute évidence la succession d’une mission prophétique dans un autre prophète, et non d’une même personne réincarnée. (En Mat 11,14, il parle de « cet » Élie, ou de « l’Élie »). En tout cas, la réincarnation n’est reconnue nulle part dans la Bible, ni non plus chez les Pères de l’Église qui font autorité dans les premiers siècles du christianisme.

>> La croyance ou théorie de la réincarnation n’a pas sa place dans notre foi chrétienne, qui est explicite sur ce point : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » (Héb 9,27)

De même la philosophie et la théologie chrétiennes soutiennent l’unicité ou l’unité corps-âme-esprit de l’être humain, et donc l’impossibilité d’une réincarnation.

>> Pour le chrétien, confondre résurrection et réincarnation démontre une totale méconnaissance de sa foi chrétienne, diluée dans le syncrétisme des religions à la mode. Il y a incompatibilité absolue entre une quelconque réincarnation et la résurrection en Christ, et la nôtre, à savoir notre vie nouvelle et éternelle après la mort, dans une condition nouvelle et surnaturelle (y compris charnelle, à la résurrection de la chair, lors du jugement dernier ; condition qui sera glorieuse, ou infernale).

Sur la résurrection des élus, et la résurrection de la chair, voir Les MORTS sont-ils au Ciel ? 

>> Les NDE (expériences au seuil de la mort – cf. Une VIE après la mort ?), si on les reconnaît comme crédibles, confirment carrément la vision chrétienne de l’entrée de l’âme (esprit), sitôt après la mort, dans une existence infiniment supérieure et heureuse (ou malheureuse en cas de damnation), laquelle ne laisse aucune place à la réincarnation (sauf le retour du ‘défunt’ dans son corps après son EMI).

Alors, comment expliquer les faits de réincarnation ?

>> Les ‘faits’ ou phénomènes de prétendue réincarnation sont têtus et pour beaucoup amplement démontrés. Les nier obstinément serait malhonnête. Ils exigent au moins une hypothèse d’explication. (Nous nous contentons ici de la suggérer, à la suite par exemple d’Arnaud Dumouch.)

>> OUI, on doit admettre que ces faits ne sont pas dus simplement au hasard, et encore moins à la supercherie. Mais ils peuvent s’expliquer autrement que par la réincarnation. Il peut s’agir d’une transmission paranormale d’informations d’une personnalité antérieure (défunte) à une autre personne vivante. Comme dans le spiritisme.

On peut penser qu’il s’agit d’une participation, sous forme de solidarité, entre personnes différentes, dont l’une est sensée accomplir ce que l’autre n’a pas achevé. (Cf. p. François Brune)

>> Des questions se posent alors ici : Quelles instances spirituelles agissent dans ce cas ? Sommes-nous dans la communion des saints (cf. Credo), laquelle englobe aussi les âmes du purgatoire et leurs sollicitations auprès des vivants ? Sommes-nous dans des relations qui conduisent à Dieu ? Ou au contraire en prise avec des instances paranormales (occultes) qui peuvent nous en détourner ?

La plus grande prudence est de rigueur ici.

« Si quelqu’un, même nous ou un ange du ciel, vous annonçait un évangile différent que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème (déclaré hérétique). » (Gal 1,8)