La FOI : obscurantiste ?

« Les lumières de la raison s’opposent aux ténèbres de la foi » entend-on habituellement. Mieux encore : « La religion est une misère morale. La foi tue toute intelligence. »

La foi, les croyances, les religions, toutes confondues, sont ici condamnées au bûcher sans autre procès. Comme si les totalitarismes athées n’avaient pas eux aussi leurs dogmes, leur fanatisme, et leurs cortèges d’horreurs ! Et comme si toutes les religions étaient identiques !

Au fait, de quelle religion parle-t-on ici ? Devinez : de la religion aztèque avec ses dizaines de milliers de sacrifices humains ? De l’islam ? Ou du christianisme ? — Toutes pareilles : vraiment ? (Revoilà notre chère égalité républicaine, garantie sans amalgame !)

Soyons sérieux ! La foi CHRÉTIENNE serait-elle donc vraiment irrationnelle, dogmatique, obscurantiste !? Jusqu’à être source d’intolérance, de haine, de fanatisme et de violence ? (Et quoi encore ?) Serait-elle donc la quintessence de l’obscurantisme religieux ?

Revoilà encore et toujours la LÉGENDE NOIRE du christianisme, et ses diableries montées de toute pièce contre lui ! 

 

Qu’est-ce que la vraie foi ?

>> Réponse du catéchisme : « La foi est l’accueil du Dieu qui se révèle en Jésus Christ, et la totale adhésion à ce qu’il nous révèle. Croire est une grâce, mais c’est aussi un acte pleinement humain, raisonnable, libre, qui apporte une lumière à l’homme en quête du sens ultime de sa vie. » (source) Soulignons ici que la foi doit être un acte raisonnable.

« La foi n’est pas affaire de croyance, mais de confiance. Et la confiance ne s’impose pas, elle ne se décrète pas, elle ne s’obtient pas par la contrainte ou la menace. La foi n’est pas de croire qu’un Dieu existe, mais de croire en lui : si je dis à mon enfant, à un ami, à un compagnon d’armes « je crois en toi », ce dont je lui parle dépasse infiniment la seule observation du fait qu’il existe. Comme l’amour, la foi est libre ou elle n’est pas. Le droit de dire « non » est ce qui ouvre la possibilité de dire « oui ». (source)

>> Certes, les esprits naïfs et superstitieux ont toujours existé dans le christianisme, comme dans toutes les croyances, tout comme l’aveuglement et le fanatisme dans les systèmes athées et les idéologies totalitaires.

>> MAIS l’Église catholique a toujours affirmé que la vraie foi chrétienne doit marcher avec la RAISON et l’esprit critique. (À la différence d’autres églises, et certainement d’autres religions ou idéologies athées.) C’est pourquoi elle a intégré dès ses origines la rationalité et la philosophie grecques (Aristote en particulier, avec plus tard St Thomas d’Aquin). Les premiers dialogues avec les païens se basaient non sur la Bible, mais sur la philosophie (notamment avec le célèbre apologète-philosophe Justin, au 2e s. Voir ici)

>> L’Église a développé la philosophie, la théologie, l’apologétique (défense rationnelle de la foi). Elle a promu les universités, lieux de partage de toutes les connaissances de l’époque. Et ceci jusqu’à devenir le berceau des sciences modernes. (Voir Le génie du christianisme)

>> Les fruits de la foi chrétienne témoignent pour elle (cf. Mat 7,15). « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit d’amour, de force et de sagesse » (2 Tm 1,7). La célèbre Épître à Diognète (fin 2e s.) démontre la nouveauté radicale du christianisme sur toutes les religions et mentalités de l’époque, avec sa sagesse et sa fraternité sans frontières.

Une belle profession de foi d’un maire français : « J’en suis convaincu, la foi est un trésor. Qui permet de voir plus loin, de sortir la tête des nuages, de surmonter la peur. La foi est un amour sans fond, un émerveillement devant le monde. Elle n’exclut pas les ténèbres. Elle reste un combat. Je ne voudrais pas le perdre. » (R. Ménard)

Nul conflit entre la raison et la foi

>> Pour la foi catholique surtout, nulle contradiction entre la raison et la foi. Selon la grande Tradition chrétienne, le « livre » de la Création et le « livre » de la Révélation ne peuvent se contredire, car ils émanent tous deux du même Auteur. Ainsi, RAISON et FOI doivent plutôt se compléter et s’enrichir, voire se corriger mutuellement.

Du pape Benoît XVI : « Fait aussi partie de l’héritage européen une tradition de pensée pour laquelle un lien substantiel entre foi, vérité et raison est essentiel. » (source).

>> De fait, toutes les disciplines scientifiques, philosophiques, historiques, si elles sont honnêtes, reconnaissent qu’on ne peut balayer impunément les grandes énigmes de l’univers, les valeurs éternelles de l’humanité ; mais aussi les fondements historiques du christianisme, l’existence du Christ, jusqu’à sa résurrection.

Voir nos questions précédentes sur De la science à Dieu, puis sur la Bible,

puis sur le Christ. Ainsi que les questions qui suivent cet article.

 

>> Ajoutons ici les MIRACLES, qui caractérisent la révélation chrétienne, et qui sont la manifestation du Dieu vrai et vivant parmi nous, dans le passé comme encore aujourd’hui. (cf. Ces MIRACLES qui défient la science). Rejeter apriori ceux-ci au nom du dogme rationaliste et matérialiste est contraire à la vraie rationalité. Devant les phénomènes considérés comme surnaturels mais reconnus par la science, il est plus honnête et rationnel de répondre avec le professeur Carlo Jovine : « Comme croyant et comme homme de science, je suis convaincu qu’au plan d’une pensée rationnelle, un acte de foi vis-à-vis du Créateur est beaucoup plus logique. »

>> Certes, les débats restent ouverts sur ces multiples questions. Mais le tribunal de la RAISON devrait bien reconnaître l’énorme masse de pièces à conviction en faveur du christianisme ! Avec le témoignage des innombrables théologiens, écrivains ou intellectuels et philosophes chrétiens, et les très nombreux scientifiques, et ceci jusqu’à notre époque. En sorte que l’on peut bien parler d’une « rationalité de la foi ». (cf. Citations de scientifiques)

>> La prétendue CONTRADICTION entre la raison et la foi dans l’Église relève de la légende noire. (Sur ce point voir L’affaire GALILÉE : l’Église contre la science ?) L’Église a condamné cette prétendue opposition au concile Vatican 1 (1870), ainsi que les dérives de la foi : le fidéisme ou le fondamentalisme sous toutes ses formes, le jansénisme, le relativisme, etc.

>> Où est l’obscurantisme dans tout ça ? N’est-il pas plutôt dans la NÉGATION de toutes les pièces à conviction de la foi, donc de la « rationalité de la foi » ? Et cela concerne aussi « ces figures marquantes (du christianisme)… soigneusement occultées à des fins de propagande laïque, au service d’un mythe du progrès sans religion, qui en 2018 reste toujours dans l’air du temps, avec l’appui des politiques. » (abbé Alain Arbès)

Si elles sont authentiques et honnêtes, la RAISON et la FOI chrétienne convergent l’une vers l’autre, se complètent et se soutiennent mutuellement dans la découverte du monde, de l’Homme, et de leur destinée.

« La vraie foi cherche l’intelligence » (St Augustin & St Anselme)

« La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit de s’élever. » (Jean Paul II, encyclique Fides et ratio)

« Non, croire n’est pas une bizarrerie. Non, les catholiques ne sont pas des gens qui croient à des choses absurdes. Non, leur vision du monde n’est pas dénuée de sens. Au contraire, la foi est une affaire très sérieuse qui mérite d’être considérée en mobilisant les ressources de la raison… Car contrairement à ce que beaucoup pensent, le catholicisme n’implique pas le renoncement à la raison. » (Denis Moreau, Comment peut-on être catholique ?)

 

>> Pour terminer, rappelons que la foi authentique ne peut se propager par la CONTRAINTE et la VIOLENCE. Car la vérité ne s’impose pas, sinon par sa seule force et sa seule lumière. Et elle doit pousser à la réflexion et au dialogue. Si certains amalgament religion et violence, c’est qu’ils parlent d’une autre religion que du christianisme. (Surtout celle qu’on nous répète toujours être la religion « d’amour, de tolérance, et de paix ».)

 

 

 

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