La BIBLE dans l’Église

Dans les milieux protestants ou évangéliques, l’Église catholique est accusée de trahir la Bible et d’imposer ses cultes et ses dogmes idolâtriques. Certains la considèrent même comme satanique, la grande « prostituée » de l’Apocalypse (Apoc 13). (Voir questions suivantes)

Dans ce chapitre et ses nombreux sujets, nous répondons aux prétendues contradictions entre l’Église catholique et la Bible.

 

REGARDONS DONC LA BIBLE, car celle-ci, Parole de Dieu, ne peut que nous conduire à la Vérité tout entière (Jn 17,17).

Nous y verrons que notre foi catholique est beaucoup plus biblique qu’on ne le pense. Et qu’elle présente même la plus juste interprétation de la Bible.

Il y a d’ailleurs des protestants qui sont revenus à l’Église catholique par la seule lecture de la Bible. (Cf. par exemple Rome sweet Home, de Scott et Kimberly Hahn)

Pour l’Église catholique, c’est DANS l’Église qu’est assurée la juste interprétation des Écritures. Et cela se vérifie presque toujours avec la Bible elle-même. En revanche, hors de cette ‘école ecclésiale’ de la Bible, surgissent énormément d’interprétations diverses, et même contradictoires, d’où des dizaines de milliers d’églises et de sectes.

>>  « Aucune prophétie de l’Écriture n’est une affaire d’interprétation personnelle. » (2 Pierre 1,20)

>> « Dans toutes les lettres où il (Paul) aborde ces sujets, il s’y rencontre des passages difficiles à comprendre, et que des personnes ignorantes et mal affermies détournent, comme elles font des autres Écritures, pour leur perdition » (2 Pierre 3,16)

>>  « Comprends-tu ce que tu lis ? – Mais comment le pourrais-je si personne ne me guide ? » (Act 8,26 où l’Éthiopien est abordé par Philippe) 

>>  C’est pourquoi l’Église est appelée par Paul « pilier et soutien de la vérité. » (I Tim 3,15)

Voir cet échange qui démontre à l’évidence les incohérences des lectures de la Bible hors de l’Église (et nos articles suivants)

Pour l’Église catholique, la Bible n’est pas l’unique source de la Révélation. Elle n’est pas tombée ou dictée du ciel (comme le coran selon l’islam). Elle fut constituée dans l’Église et sa tradition apostoliqueOn ne peut donc la lire et la comprendre en dehors de l’Église.

Constitution dogmatique sur la révélation divine (Dei Verbum) du Concile Vatican II (N°9): « La sainte Tradition et la Sainte Écriture sont reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux, jaillissant de la même source divine, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin. En effet, la Sainte Écriture est la Parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit ; quant à la sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux Apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité. Il en résulte que l’Église ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de respect. » 

(N°10) « La sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré de la Parole de Dieu, confié à l’Église (…) La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus Christ. Pourtant, ce Magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis, puisque par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, il écoute cette Parole avec amour, la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité, et puise en cet unique dépôt de la foi tout ce qu’il propose à croire comme étant révélé par Dieu. »

OUI, la Bible est bien la Parole de Dieu. Mais à condition d’être lue dans l’esprit (l’Esprit), la communion, la sagesse et la Tradition de l’Église.

« L’Église est pilier et soutien de la vérité. » (1 Tim 3,15)

« La lettre tue, mais l’esprit (Esprit) vivifie. » (2 Cor 3,6)

La lettre s’entend d’abord ici de la Loi ancienne,

mais peut s’étendre à toute lecture fondamentaliste de la Bible.

La foi et l’Église catholiques ne sont donc pas limitées aux seuls versets bibliques. Car l’Esprit Saint conduit encore et toujours l’Église dans la Vérité toute entière, y compris biblique, selon la promesse du Seigneur (Jn 14,26 ; 16,13). 

N’oublions pas aussi que c’est l’Église apostolique qui a défini le canon des Écritures, et non la Bible elle-même. (Cf. Des BIBLES différentes

Un examen de conscience s’impose chez les catholiques

Face aux critiques contre l’Église catholique, accusée de contredire la Bible, nous voulons inviter les catholiques eux-mêmes à un examen de conscience. Car trop de catholiques sont incapables de justifier bibliquement leur foi. Comment voulez-vous alors que nos frères des autres églises acceptent le catholicisme !? De surcroît, bien des pratiques ou dévotions catholiques peuvent sembler idôlatriques ou sont incompréhensibles au point de susciter une légitime critique chez beaucoup de nos frères séparés.

« Il est vrai que la foi dans l’Église catholique est parfois encombrée de pratiques qui tiennent plus de la mentalité magique que de la foi chrétienne. L’Église a toujours lutté contre les superstitions sans cesse renaissantes qui font partie des vieilles habitudes de l’humanité. En Israël, ce sont les prophètes qui ont joué ce rôle purificateur. (…) Par leurs critiques qui manquent parfois de nuances, les sectes (ou autres églises) nous invitent à être vigilants et à ne pas entretenir, vis-à-vis de ce qui n’est qu’expression et manifestation de la foi, une attitude magique, celle que l’on a vis-à-vis des fétiches et des idoles. » (Charles Delhez, sj, Droit de réponse aux questions des sectes, p.9)

Nos frères ‘séparés’ nous obligent donc à justifier notre foi, et aussi à purifier nos mentalités et dévotions qui se rapprochent parfois du fétichisme.

Nous cherchons ici non la confrontation, mais la COMMUNION avec nos frères chrétiens ‘séparés’. Pour mieux nous comprendre, et, autant que possible, nous reconnaître frères en Christ, afin d’annoncer ensemble l’Évangile et d’en témoigner à notre monde.

C’est à nous, catholiques, de justifier ou purifier notre foi – et de le faire Bible en main. Si nous ne le faisons pas, nous devenons en partie responsables des incompréhensions et critiques à notre égard.

« Soyez toujours prêts à rendre raison de l’espérance qui est en nous, mais faites-le avec douceur et respect » (1 Pierre 3,15).

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