Le CULTE MARIAL fait penser que l’Église catholique considère la Vierge Marie comme un autre Médiateur en plus de Jésus Christ.
Et même que les catholiques adorent Marie comme une déesse.
Pourtant, une élémentaire compréhension de la question mariale fait tomber tous ces malentendus. …Y compris chez beaucoup de catholiques !
Notons que les critiques de nos frères réformés portent sur le CULTE marial, donc la DÉVOTION et la PRIÈRE à Marie. Ils admettent parfaitement que Marie a conçu Jésus en restant vierge, et qu’elle est exemplaire et sainte.
À nos frères protestants, rappelons que « Martin Luther a prononcé 80 prédications sur la Vierge Marie (et non contre elle). Pour Luther, il est évident que Marie est auprès de Dieu, dans la communion des saints. Pour le Réformateur, Marie est reine en raison de sa condition d’humble servante. Pour lui, toute louange de Marie mène à la louange de Dieu, et il ne condamne pas l’invocation des saints, car ils sont l’exemple toujours vivant de la miséricorde de Dieu. Cette approche mariale de Luther sera confirmée par Melanchthon. » (Piété mariale et protestantisme)
1. D’où viennent les critiques ?
Le culte marial, ses statues et ses multiples dévotions, peuvent donner l’impression d’une sorte d’idolâtrie ou ‘mariolâtrie’. Car :
1. Le CULTE marial n’est pas évoqué dans la Bible, même si Marie y est évoquée.
2. De plus, la dévotion mariale peut donner l’impression que Marie est au centre de la foi catholique, voire même qu’elle est médiatrice tout comme le Christ unique médiateur. L’arsenal de prières, de dévotions, de pratiques et d’objets de piété autour de Marie ressemble trop au fétichisme (sans parler du commerce !) qu’à la vraie foi chrétienne. Cela discrédite la piété mariale et l’Église catholique, et alimente l’accusation de mariolâtrie.
Le pape Paul VI lui-même, dans son exhortation apostolique sur le culte marial, a demandé d’y être attentif (Marialis cultus, 2 fév. 1974, n.32) : « La volonté de l’Église catholique, sans atténuer le caractère propre du culte marial, est d’éviter avec soin toute exagération susceptible d’induire en erreur les autres frères chrétiens sur la doctrine authentique de l’Église catholique, et de bannir toute manifestation cultuelle contraire à la pratique catholique légitime.»
Des critiques parfois légitimes
1. Faits et témoignages
« Quand j’entre dans une église, je vois davantage de gens en prière devant la statue de Marie que devant le Saint Sacrement. Ce n’est pas normal. Ce n’est pas chrétien. » (Un évêque africain, cité dans la revue Pirogue, Marie, N° 67, p.1)
« Le problème de Marie est l’une des causes qui m’ont poussé à me détourner de l’Église catholique pour la Mission du Plein Évangile. Ceci à cause de la mauvaise interprétation, de la mauvaise façon d’expliquer pourquoi et comment s’adresser à Marie. Je te remercie d’avoir éclairé ces zones d’ombre qui existaient en moi et en beaucoup d’autres fidèles. Je veux maintenant revenir à l’Église catholique. » (Un jeune, suite à une mise au point sur le culte marial)
Un langage proche de l’idolâtrie. Des dévots de Marie déclarent « adorer » celle-ci. Certes, « adorer » peut signifier aimer beaucoup dans des dialectes africains (on dit bien qu’on adore le chocolat). Reste que parler d’adoration de Marie est une impardonnable maladresse, et que c’est là le plus sûr moyen de scandaliser et de discréditer la vraie doctrine mariale. Même remarque quand certains demandent à Marie de guérir, de pardonner les péchés ou de nous donner l’Esprit Saint… Tout cela n’appartient qu’à Dieu seul ! Par elle-même, Marie ne peut rien faire.
2. Des raisons qui frisent le paganisme et l’hérésie. Certains arguments voulant justifier la piété mariale sont contraires à la foi chrétienne. Par exemple, on compare Marie à la mère d’un président. « Il est plus facile d’approcher le président en passant par sa mère », nous dit-on. Ou encore : « Marie comprend nos besoins. Elle a été une femme comme nous ! Tandis que Jésus est Dieu. Il semble trop lointain, trop exigeant, inhumain. La Vierge peut donc être un intermédiaire efficace auprès de son Fils pour l’amener à nous comprendre et à nous exaucer.»
De telles opinions sont païennes et contraires à la foi chrétienne ! Comme si Dieu représentait la justice, et Marie la miséricorde ! Dieu n’a aucune leçon de miséricorde à recevoir de Marie. Marie ne vient pas corriger Dieu. Et Jésus n’est pas comparable à un président enfermé dans son palais. Il n’a pas besoin que Marie fasse pression sur lui pour nous accorder ses faveurs.
3. La frénésie de trop de fidèles pour les apparitions ou les (prétendues) manifestations miraculeuses est néfaste. Une pareille fièvre du surnaturel est infantile ! Le démon en profite pour égarer les esprits. Et c’est pourquoi l’Église est hyper-prudente avant de les reconnaître.
Ces abus défigurent l’authentique piété mariale. Luther, le réformateur protestant, honorait la Vierge Marie au point que nous lui devons un des plus beaux commentaires du Magnificat (Luc 1,46). Mais il réagissait vigoureusement face aux excès du culte marial dans l’Eglise de son temps. Au point de dire : « Je voudrais qu’on évacue totalement le culte de Marie seulement à cause de l’abus qu’on en fait. » (Sermon sur l’Ave Maria, 1523) Cette réaction de Luther est la même chez de nombreux chrétiens aujourd’hui. Elle ne porte pas sur l’authentique piété mariale, mais sur les excès qui la défigurent.
2. ADORATION de Marie ? Marie, une DÉESSE ?
IMPOSSIBLE ! La foi catholique affirme sans relâche que la Sainte Vierge n’est ni adorée, ni une déesse. Certes, les catholiques la vénèrent. Cependant, honorer ou vénérer quelqu’un ne veut pas dire l’adorer : « Tous les âges me diront bienheureuse » (Lc 1,48). Et tous ceux qui honorent et prient la Vierge Marie n’adorent que Dieu seul en son Fils Jésus Christ. En dehors de Jésus et de l’Évangile, Marie n’est rien et n’a aucun sens.
Voir le Cat. Égl. Cathol. sur MARIE : maternité, culte, etc. (N° 963 à 975)
Marie « Reine du Ciel »
Marie est parfois nommée « Reine du Ciel », car sa régence spirituelle s’étend à toutes les créatures célestes. Cette « Reine du Ciel » n’est évidemment pas la réminiscence d’une déesse païenne appelée « reine du ciel » qui faisait l’objet d’un culte idolâtrique dans les temps anciens (Jérémie 44,17…25). Ce n’est pas parce qu’il y a ressemblance extérieure ou homonymie que la réalité est la même. Ce n’est pas parce que l’homme ressemble au singe que l’homme est un singe.
3. Marie, un autre MÉDIATEUR ?
« Il n’y a qu’un SEUL MÉDIATEUR entre Dieu et les hommes, Jésus Christ » (1 Tim 2,5). Aucune créature ne peut remplacer le Christ, qui est l’unique ‘pont’ ou ‘viaduc’ qui franchit l’abîme entre Dieu et ses créatures. Seul le Christ, à la fois vrai Dieu et vrai homme, réalise cette alliance surnaturelle : un ‘pied’ en Dieu, un autre dans l’humanité.
Si l’on parle d’une médiation ou d’une intercession de Marie, celles-ci ne peuvent en aucun cas contredire l’unique médiation du Christ.
Mais Jésus n’a-t-il pas dit : « En vérité je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les mêmes œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes… » (Jn 14,12) ? Oui, la bible est remplie de la prière d’intercession des prophètes et des serviteurs de Dieu en faveur de son peuple. L’Ancienne Alliance déjà, avec Abraham (Gn 18,16 s. où manifestement, Dieu lui-même provoque l’intercession d’Abraham pour accorder sa miséricorde à la ville de Sodome) ; puis Moïse, Aaron, Samuel et les autres prophètes… « Vous serez pour moi un royaume de prêtres » (Exode 19,5 ; prêtre = intercesseur) L’on retrouve cela dans la Nouvelle Alliance en Christ, qui fait de nous un « peuple de prêtres » (1 Pi 2,5 ; 2,9). Et ce n’est pas l’évangéliste Reinhard Bonnke qui dit le contraire.
Voir Cat. Égl. Cath. n° 2634 -2638
Selon la Bible, nous sommes appelés à être intercesseurs en Christ, ou, ce qui revient au même, médiateurs dans l’unique Médiateur, en tant que ses membres appelés à faire les mêmes œuvres que lui. Peut-on nier cela sans être de mauvaise foi !?
Ceci dit, la communion du Christ avec nous, et nous avec lui, ne nécessite absolument aucun intermédiaire. Pas plus qu’il ne faut un intermédiaire entre deux amoureux ! (Voir ci-dessous Marie est-elle nécessaire au Salut ?)
L’Écriture et les évangiles font bien allusion au mariage entre Dieu et l’humanité. Pas d’intermédiaire pour cela ! (Certes, Marie contribua au miracle du vin à Cana : Jn 2) L’Eucharistie chez les catholiques est le signe-sacrement par excellence où notre Seigneur vient s’unir à chacun, sans aucun intermédiaire, pour faire « une seule chair » avec lui. (Voir ci-dessous sur l’Eucharistie) Dans tout cela, Jésus Christ est l’unique intermédiaire avec Dieu son Père !
4. Peut-on PRIER Marie ? Et pourquoi la prier ?
LA PRIÈRE adressée à Marie (et aux autres saints) n’est pas la même que celle adressée à Dieu
>> LA PRIÈRE adressée à Dieu est la prière au sens premier, s’adressant à notre Créateur et Père céleste, source de toutes grâces. Donc, au sens fort, on ne prie que Dieu, le Père, le Fils et l’Esprit saint. (En théologie, il s’agit ici du culte de « lâtrie », d’adoration, qui ne revient qu’à Dieu seul.)
>> La prière adressée à Marie, et ensuite aux autres saints, est la demande d’intercession. On se recommande à leur intercession. C’est clair dans l’Ave Maria : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs… » En théologie, c’est le culte de « dulie » (du grec doulos, serviteur), où nous demandons à nos frères du Ciel le secours de leur intercession. Ne demande-t-on pas l’intercession de nos frères en ce monde ? Alors à combien plus forte raison avec nos frères du Ciel, qui sont déjà auprès de Dieu, et avec qui nous formons la communion des saints.
Un catholique peut-il prier la Vierge Marie davantage que Jésus ou que l’Esprit Saint ? Bien-sûr que NON !! Notre foi et notre prière doivent toujours être centrées sur le Christ, Source de tout, avec son Père et l’Esprit Saint. Dans nos prières, il serait insensé d’accorder à Marie la même importance qu’au Christ, voire plus. Dans la Bible comme dans sa propre vie, Marie est tellement discrète, et toute relative à Jésus. Elle s’efface toujours devant lui, et n’a qu’un seul désir : nous y conduire.
Reste à bien comprendre la dévotion mariale, dans sa profondeur spirituelle et sa simplicité, dégagée de ce qui nous semble excessif. (voir par ex.)
La prière du CHAPELET : Le chapelet semble pour beaucoup une dévotion désuète pour ‘bonnes femmes radoteuses’. Un gri-gri de plus. Jésus lui-même ne l’a-t-il pas condamné avec son « Ne rabâchez pas comme les païens » (Mt 6,7) ?
Cependant, la prière du chapelet vécue comme une vraie communion avec notre Seigneur et la Vierge Marie porte des fruits incontestables : fruits de paix, de confiance, de communion spirituelle avec Dieu d’abord, et de sainteté… À travers la Vierge Marie, Dieu manifeste qu’il est « comme une mère », et répand dans les cœurs sa douceur et sa grâce maternelles. (vidéo)
« D’où vient cet attachement à la prière du chapelet ou du Rosaire ? Des millions de catholiques sur les cinq continents témoignent des grâces reçues en méditant les événements et les paroles de Jésus avec sa Mère, la Vierge Marie » (source)
Sur l’histoire du chapelet, voir ici ou ici
5. Marie, Mère de Dieu ? Et Mère de l’Église ?
>> Mère de DIEU : Non pas évidemment mère de la divinité, qui est éternelle et incréée ; cela serait absurde et blasphématoire. Mais bien mère du Christ : Dieu-en-son-incarnation. Élisabeth, lors de la visite de Marie, proclama Marie « mère du Seigneur » (= Dieu) : « Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne vers moi. » (Lc 1,43 ; trad. L. Segond).
L’expression « Mère de Dieu » peut prêter à confusion. Il faut comprendre qu’elle a été proclamée par les conciles d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451). Ces conciles voulaient affirmer la divinité du Christ face à Nestorius qui la niait. Et ils sont en principe reconnus dans les églises protestantes.
>> Mère de l’ÉGLISE : Le culte marial authentique est né au sein de l’Église des premiers siècles. (Cf. le « Voici ta mère » de Jésus crucifié à Jean : Jn 19,26-27). Notons que Jésus a bien dit « voici TA mère » et non « voici MA mère ». C’est donc que Marie devient bien mère de Jean. — Et pourquoi pas de nous aussi !?
Depuis des siècles, la Vierge Marie se manifeste partout dans le monde. On peut dire qu’elle remplace les anges de l’Ancienne Alliance. Elle intervient non seulement par d’authentiques apparitions ou miracles, mais surtout avec d’innombrables grâces divines – qui conduisent toutes au Christ. Les fruits sont légion : sainteté de ses enfants, guérisons en tous genres, surtout spirituelles, et appels incessants à la conversion ou la repentance. What else ?
6. Marie, OBSTACLE au Christ ?
Si le culte marial est bien compris et pratiqué, Marie ne fait aucune ombre au Christ. Au contraire, elle le glorifie.
Malheureusement, certaines dévotions mariales semblent dire le contraire…
« On juge l’arbre à ses fruits » (Mt 7,15 ; Lc 6,43). Non seulement Marie ne peut faire obstacle au Christ ; au contraire, elle y conduit et le glorifie. Nous pouvons le vérifier chez les chrétiens de tous les temps et de tous les milieux qui vécurent leur dévotion mariale dans une foi pleinement évangélique et centrée sur le Christ. Cela doit se vérifier par les fruits de l’Esprit Saint, les fruits évangéliques de sainteté, qui sont incontestables et que le démon ne peut singer (cf. Gal 5,22 s. : amour, joie, paix…).
Marie conduit toujours à Jésus Christ. Difficile d’attribuer cela à la superstition — ou à Satan ! Dieu est glorifié en ses œuvres (Jn 15,8 ; Phil 1,11). Si ton père te donne un superbe cadeau (Marie), comment celui-ci ne pourrait-il pas renforcer ton affection !?
Un piège de SATAN ? Impossible, car Marie est l’opposé de Satan. « Si Satan se dresse contre lui-même, s’il est divisé il ne peut pas tenir, il est fini » (Mt 12,26) Donc la Vierge Marie ne peut être un stratagème de Satan pour nous séduire et nous détourner de la Vérité. Surtout que Marie est ce que Satan déteste au plus haut point ; tous les exorcistes catholiques en témoignent. Car elle est la petite créature pleine de grâces, d’amour et d’humilité, avec qui Dieu triomphe au mieux du Prince de ce monde. (exemple)
Les fruits évangéliques qui rayonnent le plus en Marie sont indéniablement sa douceur maternelle, et sa charité humble et véritable. (Tout ça vient de Dieu, comme la lumière de la lune vient du soleil !) En témoignent congrégations religieuses, et les innombrables dispensaires, hôpitaux ou maternités catholiques dans le monde qui lui sont consacrés. L’Église catholique est bien la première institution au monde à s’engager au service de l’humanité souffrante, par-delà toutes les frontières de religion ou de culture. Et cela très souvent sous le patronage de Marie.
De plus, comment nier que si Marie est bien à sa place dans une communauté vivante, elle y fait régner une douceur maternelle que l’on trouvera moins facilement dans d’autres communautés chrétiennes sans Marie ?
Là où règne vraiment Marie, le Démon n’a pas sa place. Car sa douceur et son humilité lui sont insupportables. Cela vaut aussi pour nos églises, si facilement tentées par le pharisaïsme clérical, ou l’esprit de domination ou de puissance (power) dans la prédication, la prophétie, les guérisons dont se revendiquent beaucoup de pasteurs ou de ‘prophètes’.
7. Marie VIVANTE au Ciel ?
Le rôle et l’action de Marie supposent évidemment qu’elle est vivante au Ciel auprès de Dieu, et même EN Dieu. Nous répondons à cette question dans l’article : Les morts vivent-ils actuellement au Ciel ?
Marie est-elle partout présente ?
Marie est-elle omniprésente du fait qu’on la prie et qu’elle est censée être active partout dans le monde ? L’omniprésence ne revient qu’à Dieu seul comme Dieu Créateur et tout-puissant. Il n’empêche que les créatures spirituelles, les anges, puis Marie et les saints du Ciel, ne sont pas limitées à l’espace et au lieu. Elles sont interconnectées avec leur Maître. Même les démons, avec Satan, peuvent malheureusement agir partout dans le monde ! (Pensez-vous que Satan n’agit que dans un seul lieu à la fois, et sur une seule personne à la fois ?)
La présence et l’action de Marie ne peuvent se comprendre que dans le christ et par sa seule grâce. Sans Lui, Marie ne peut rien faire (cf. Jn 15,5).
8. Marie est-elle nécessaire au Salut ?
Au sens strict, seul Jésus est nécessaire au Salut. Lui seul est « le Chemin, la Vérité, la Vie » (Jn 14,6). Il est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim 2,5). C’est lui, et lui seul, qui est le cœur de notre foi et de notre piété.
De plus, les Saintes Écritures sont très discrètes sur Marie. Ni Jésus ni
ses apôtres n’ont prêché sur elle ou déclaré sa place éminente. Et Jésus n’a pas confié sa mère tous à ses apôtres (par exemple à la dernière Cène, là où il leur a transmis ses dernières volontés avec l’Eucharistie). On doit donc admettre que, d’après la Bible, le chrétien n’est pas obligé de prier Marie.
Si l’on en croit une déclaration de Marie dans ses apparitions à Medjugorje (Yougoslavie – apparitions prudemment reconnues par l’Église), la Vierge Marie aurait répondu aux enfants qui lui demandaient s’ils devaient la prier ou plutôt prier Jésus : « Priez Jésus. Je ne peux rien faire par moi-même. Mais si vous me le demandez, je prierai avec vous et pour vous. »
Cependant, Marie n’est pas ‘en option’ pour qui veut grandir dans sa foi, et vivre des trésors de la foi dans l’Église catholique (ou orthodoxe). À la suite de la plus ancienne tradition de l’Église, on peut dire que si Marie est donnée à Jean à la croix — « Voici ta mère » (Jn 19,27… et non « ma mère »), c’est parce que sa maternité spirituelle s’applique à tous ceux qui veulent être disciple comme Jean. La maternité de Marie ne se limite donc pas au seul apôtre Jean. Si le don de Marie était réservé exclusivement à Jean, pourquoi l’aurait-il relaté dans son évangile ??
Pour le catholique, la Vierge Marie doit être accueillie comme le ‘cadeau’ ou le don particulier du Christ à la croix pour tous ceux qui veulent lui être unis comme l’apôtre Jean. En ce sens, elle ne peut être rejetée. On ne rejette pas un cadeau.
9. Pourquoi Marie si Dieu seul suffit ?
La Vierge Marie ajoute-t-elle quelque chose à l’œuvre du Salut en Jésus Christ ? Si Marie ajoute quelque chose, ce n’est sûrement pas à Dieu lui-même, ni à son amour rédempteur ou sa miséricorde, puisqu’Il en est l’unique Source. Si Marie ‘ajoute’ réellement quelque chose, c’est à la pédagogie divine.
1. D’abord, l’Éternel se glorifie en ses œuvres et dans ses saints, proclame partout l’Écriture : « Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruits » (Jn 15,8 ; cf. Phil 1,11, etc.) Plus encore : « Je vous le dis : celui qui croit en moi fera les mêmes œuvres que moi ; et il en fera même de plus grandes… » (Jn 14,12). La Sainte Vierge est bien la première concernée ici !
2. L’Éternel passe par la Vierge Marie pour nous ‘apprivoiser’. Nous, pécheurs, nous sommes comme Adam et Ève après leur péché (Entendant les pas de l’Éternel, ils se cachèrent : Gen 3,8) ou comme Pierre devant la pêche miraculeuse : « Arrière, Seigneur, je suis un homme pécheur » (Lc 5,8).
L’homme pécheur craint Dieu, il le fuit même. Nous sommes des aveugles spirituels, fuyant la justice divine, et incrédules en la miséricorde et la tendresse de l’Éternel (si bien révélée dans la parabole de l’enfant prodigue, Lc 15). Dieu se sert de « guides », de « pédagogues » pour nous sortir du péché : ce fut la Loi dans l’ancienne Alliance (Gal 3,24). Marie pourrait être ainsi considérée comme ‘guide’ ou ‘pédagogue’ dans l’amour et la nouvelle Alliance. (Paul se disait bien « père » des corinthiens : 1 Cor 4,15)
Dieu a donc voulu nous apprivoiser et nous manifester sa douceur et sa tendresse en nous donnant sa mère Marie : une femme, une mère, et avant tout une créature — toute pure. Quoi de mieux ? Qui peut craindre ça ? (Dieu se serait-il trompé en nous donnant Marie comme Mère ?)
Ainsi, à travers sa petite brebis toute pure et tendre, notre Seigneur veut apprivoiser et ramener à lui les brebis rétives ou craintives que nous sommes. Et à travers la Vierge Marie, il nous manifeste combien son amour est réellement maternel. « Tout comme un homme est consolé par sa mère, je vous consolerai moi-même » (Isaïe 66,13).
Bien des protestants ont compris cela, qui finissent même par goûter le chapelet. (Voir ce que pense un pasteur de l’Ave Maria)
Marie est comme la lune. La lune ne fait que refléter la lumière du soleil (= le Christ). Mais combien celle-ci nous est précieuse dans la nuit !
Dieu guérit avec Marie
B.L. Shelmon exerce un important ministère de guérison intérieure au Canada, et témoigne ouvertement de l’action bienfaisante de Marie :
« Quand Jésus dit à son disciple bien-aimé Jean : « Voici ta mère » (Jn 19,27), il léguait au monde ce précieux trésor. Lorsque nous ressentirons le besoin de la chaleur et de la tendresse d’un cœur de mère, Marie sera pour nous aussi présente qu’elle le fut pour son fils. J’ai compris l’importance du geste de Jésus à mesure que je m’engageais dans la prière de guérison psychologique ; je réalisais alors que de nombreuses blessures passées étaient imputables à d’imparfaites relations entre la mère et l’enfant ; aucune des thérapies traditionnelles ne semblait pouvoir les apaiser.
J’ai maintes fois été le témoin de transformations radicales dans l’existence de personnes en proie à des souvenirs douloureux concernant leur mère, lorsqu’elles demandaient à Jésus de leur donner sa propre mère comme il l’avait donnée à Jean. Elles ressentaient alors un grand soulagement et une paix émanant du plus profond d’elles-mêmes, leur apportant un grand sentiment de bien-être.
Je me souviens avoir prié avec un ministre protestant dont le travail était menacé par de fréquents accès de dépression. Des psychologues lui avaient permis de découvrir que son problème remontait à la mort subite de sa mère alors qu’il n’avait que trois ans. Il fut alors confié à diverses familles d’accueil, où il connut peu d’affection – sinon aucune. « Mon enfance, disait-il, ressemble à un grand vide qui attend d’être rempli. »
…Il n’eut aucune réaction particulière à la prière de guérison, jusqu’au moment où je commençai à prier pour la petite enfance. Lorsque je demandai au Seigneur de nous donner sa mère pour suppléer à toutes les carences dans notre relation avec notre propre mère, il tenta de résister, croyant sans doute que je voulais lui imposer une quelconque dévotion catholique. Mais au même instant, il perçut au fond de son cœur la voix de Jésus qui disait : « Ne crains pas d’accepter l’amour de ma mère. Elle ne t’éloignera pas de moi. » Un flot d’émotion l’inonda, et lui apparut l’image d’une belle femme aux yeux pleins de tendresse, les bras ouverts pour l’accueillir. Plusieurs années de solitude furent effacées cet après-midi, quand le vide en lui commença à se remplir de lumière. » (Vivre la guérison intérieure, B.L. Shelmon, 1991, p. 66 – 67)
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