Le PURGATOIRE est-il biblique ?

Le catholicisme est systématiquement critiqué sur le PURGATOIRE, doctrine qui ne serait pas biblique, et qui postulerait une sorte d’échappatoire à l’Enfer.

En vérité, c’est juste le CONTRAIRE : le purgatoire est BIBLIQUE, et N’EST PAS une échappatoire à l’Enfer.

 

>> Sur le salut du pécheur à la mort, l’apôtre Paul déclare : « Le pécheur sera sauvé, mais comme à travers le FEU » (1 Cor 3,15). Ce feu n’est évidemment pas celui de l’Enfer. C’est le feu purificateur, d’où le terme purgatoire (cf. Malachie 3,2-3, etc.). Peut-on interpréter autrement ce « feu purificateur » sans tomber dans des arguties sans fin !?

>> Le purgatoire n’est pas une échappatoire à l’Enfer, car il concerne bien le salut des pécheurs. Rien à voir avec les damnés !

>> Autres indices bibliques : Certes, le mot purgatoire n’est pas dans la Bible — pas plus que le mot ‘bible’ ou le mot ‘Trinité’. Mais celle-ci suggère clairement la purification du pécheur à sa mort pour être sauvé. Avec 1 Cor 3,15 : « Le pécheur sera sauvé, mais comme à travers le feu », on peut interpréter dans ce sens la citation de Mathieu : « Tu ne sortiras pas de là tant que tu n’auras pas payé ta dette jusqu’au dernier centime. » (Mt 5,26)

De même, quand Jésus parle du péché contre l’Esprit Saint qui ne sera pardonné « ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir » (Mt 12,31), il suggère que certaines fautes peuvent être pardonnée ou purifiées après la mort. (Heureusement !)

Ajoutons que la Bible fait mention d’un état intermédiaire, comme une prison, où les morts – les « esprits en prison » – attendaient d’être introduits au Ciel jusqu’à ce que l’Évangile leur fut prêché (cf. 1 Pi 3,19-20 et 4,6).

Reste encore la mystérieuse pratique du « baptême pour les morts » chez les Corinthiens, que Paul approuve tacitement (1 Cor 15,29-30). Et aussi le 2nd Livre des Maccabées (non reconnu dans la tradition réformée) où Judas Maccabées fit faire un « sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché » (2 Macc 12,46).

 

> La grande tradition chrétienne fait état, dès les premiers siècles, de la prière pour les défunts. (voir ici)

>> Le CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE l’affirme clairement :

« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternelsouffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du Ciel. L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés [l’enfer]. » (…) La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur :

‘’Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39). » (S.  Grégoire le Grand fut pape de 590 à 604 et Docteur de l’Église). Cat. Égl. Cath. § 1030 & 1031 ; voir aussi 1032)

D’après ce texte, il ressort que :

1.  Le purgatoire concerne ceux qui sont déjà SAUVÉS dans le Christ et qui sont destinés au salut éternel (quoiqu’en cours de purification). Le purgatoire n’est nullement une échappatoire à l’Enfer. Il ne contredit en rien le salut dans le sang de Jésus, ainsi que l’alternative du salut éternel ou de la perdition éternelle.

2.  Le purgatoire est l’ultime purification offerte par la miséricorde divine pour accueillir le pécheur dans la joie du Ciel. Notre espérance repose sur le pardon de nos fautes. Mais qui peut prétendre être sans fautes à sa mort ? De plus, même pardonnées, nos fautes laissent des souillures dans l’âme, des séquelles ou des cicatrices de nos péchés : vices, mauvaises habitudes, etc. Ces souillures doivent être purifiées, et l’âme doit être totalement sanctifiée afin de vivre auprès de Dieu. Si sa sanctification n’est pas achevée avant la mort (malheureusement !), elle doit bien l’être après la mort pour l’entrée dans la béatitude éternelle.

Un exemple pour comprendre le purgatoire : Un enfant désobéit à ses parents en faisant des sottises. Résultat : il se blesse. La faute de l’enfant et sa désobéissance peuvent être pardonnées instantanément. Mais il reste à guérir ses blessures et réparer les dégâts. Le purgatoire est comparable à cette purification ou cette réparation des séquelles de la faute dans l’âme du pécheur.

Le purgatoire fait partie intégrante du PARDON de Dieu et de sa MISÉRICORDE envers le pécheur à sa mort. Cela n’incite en rien les fidèles à demeurer dans leur péché, sans quoi on ne devrait même pas croire au pardon de Dieu envers le pécheur à sa mort. De plus, l’Église a toujours enseigné qu’il vaut infiniment mieux se sanctifier en ce monde que d’être purifié dans le purgatoire. Car en ce monde, nous pouvons toujours croître dans la grâce, alors que ce n’est plus la cas après la mort et en purgatoire.

Contactez nous