Dieu a-t-il créé le DIABLE et l’ENFER ?

L’Enfer existe-t-il ? Dieu a-t-il créé le Diable ?

Ces sujets sont aujourd’hui tellement moqués ou relativisés qu’on n’ose même plus en parler dans beaucoup de nos milieux dits chrétiens. Alors que ces questions sont si lourdes de conséquences !

Certes, durant des siècles, les prédicateurs en usaient (et en abusaient sans doute) pour conduire les foules dans le droit chemin.

Aujourd’hui, retour de balancier dans nos milieux ‘modernes’ : au nom du Dieu Amour et miséricordieux (‘Bon Papa’), on évacue tout cela dans les oubliettes du moyen-âge. Le Diable ne serait plus qu’une personnification du mal. Et l’Enfer serait anéanti dans la miséricorde du ‘Bon Dieu’.

 

Et pourtant…

 

>> Pour la foi chrétienne (la vraie), le Diable et l’Enfer sont des réalités clairement énoncées dans la Bible, l’enseignement du Christ, la grande Tradition chrétienne, et toutes les communautés chrétiennes dignes de ce nom. Et aussi dans quantités de témoignages de chrétiens qui en furent délivrés, ou des exorcistes les plus sérieux qui affrontèrent de face le Démon et ses suppôts. Ou encore des saintes âmes qui reçurent des visions de l’Enfer (par ex. ici ou ici). Et même dans les expériences de ‘mort imminente’, expériences que l’on nomme ‘négatives’. (Par ex. ici, ici ou ici ; cf. Une vie après la mort ?)

>> L’ENFER est maintes fois évoqué dans la Bible. Le mot ne s’y trouve certes pas (pas plus que ou <Trinité>), à la différence des « enfers », l’Hadès (grec) ou le Shéol (hébreux), séjour des morts dans la mythologie antique. (Nous écrivons donc l’Enfer avec un E pour le distinguer des autres enfers.)

>> Jésus évoque la GÉHENNE DE FEU réservée à ceux qui se sont endurcis dans le mal (Mt 5,22-29-30 ; 10,28 ; 18,9 ; 23,15…33 ; Mc 9,43…48 ; Lc 12,5). Cette « géhenne de feu » s’inspire de la « géhenne », vallée et décharge de Jérusalem où brûlaient ordures et charognes jour et nuit.

C’est dans ce sens qu’est évoqué le « feu éternel qui ne s’éteint pas » (Mt 18,8 ; 25,41 ; Lc 3,17 ; 16,22 s ;+ Héb 10,27 ; Jude v. 7). Et l’étang de feu : Apoc 19,20 ; 20,14-15 ; etc. Notons que ces expressions énoncent clairement l’éternité de l’Enfer.

>> L’Enfer est l’ultime expression de la justice de Dieu. Comme la peine de mort dans la justice humaine, quoique celle-ci est souvent abolie aujourd’hui. Cette justice divine ne doit pas s’entendre comme celle d’un potentat impitoyable et sanguinaire (la miséricorde divine se manifeste de 1000 manières dans la Révélation !). Cette justice divine nous prévient des conséquences tragiques de nos mauvais choix – ceci pour nous en détourner autant que possible. La justice divine est donc toujours mue par l’amour et le souci de nous sauver dans sa plus grande miséricorde.

>> Pour le bon sens, si « l’enfer » existe, c’est d’abord en notre monde et ses abominations. Pourquoi alors n’existerait-il pas dans l’Au-delà pour ceux qui auront méprisé et exploité leurs semblables en refusant obstinément l’amour et la compassion ? Comme le disent certains, « si l’Enfer n’existait pas, on devrait l’inventer. » (Le Karma ou la réincarnation ne vont-ils pas aussi, à leur façon, dans ce sens ?)

>> Nier l’Enfer éternel revient à dire : « Ne vous posez jamais la question des conséquences de vos actes et de l’avenir de votre vie après votre mort. » C’est sûr que le « on ira tous au paradis » (chanson de Polnareff) est tellement plus sympa et confortable. Mais c’est un mensonge qui revient à annuler toute justice et toute responsabilité dans notre liberté et ses conséquences.

On trouve déjà cela dans l’hérésie de « l’apocatastase », condamnée en 542 par l’Église, hérésie prétendant qu’à la fin des temps, Dieu annulerait l’Enfer par sa miséricorde dans une sorte d’amnistie générale.

Pour l’ISLAM, la question de l’enfer ne se pose même pas. Le Diable-Satan (Sheitan) et l’Enfer existent bel et bien dans la tête de tous les musulmans — avec la certitude que tous les infidèles y sont destinés. Le Coran décrit l’Enfer par les supplices raffinés et force détails croustillants (ex. S. 4.56 ; 4.56, etc.)

La Bible, elle, ne l’évoque que sous forme imagée : « Pleurs et de grincements de dents », « géhenne » ou « lac de feu ».

Précisons

>> L’ENFER selon le Catéchisme de l’Église Catholique 

1. « L’enfer est l’état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux. » (§ 1033) L’Enfer n’est donc ni créé ni voulu par Dieu.

2. « Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’Enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l’homme doit user de sa liberté en vue de son salut éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : « Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition… » (Mt 7,13-14) » (§ 1036)

3. « Dieu ne prédestine personne à aller en enfer. Il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (péché mortel), et y persister jusqu’à la fin » (§ 1037). Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim 2, 4). Il veut « que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir. » (2 Pi 3,9). Le Seigneur « ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive. » (Ézéch 18,21-28)

 

>> Ne confondons pas l’Enfer et « les enfers », à savoir le « séjour des morts » où demeuraient les défunts selon les traditions antiques. C’est bien « aux enfers » que Jésus descendit après sa mort le vendredi saint pour en libérer les justes de l’Ancien Testament » (CEC§ 633) et les introduire dans la vision béatifique. Notons que la descente du Christ ‘aux enfers’ peut s’entendre aussi de sa présence dans tous les enfers de ce monde.

 

> « L’Enfer n’existe pas — Ou s’il existe, il est vide. » Cette opinion est typique du relativisme doctrinal, et sans doute une stratégie du Démon. Désolé, mais la miséricorde divine ne supprimera jamais la liberté du refus de Dieu, ni la justice divine, donc la réalité de l’Enfer véritable et éternel. Car l’Enfer ne vient pas de Dieu (n’est donc pas créé par lui), mais du refus volontaire de certaines de ses créatures.

>> L’Enfer n’a pas été créé par Dieu ; c’est le diable et les démons qui l’ont ‘créé’, ainsi que ceux qui ont refusé l’amour.

Dieu n’oblige personne à l’aimer et le recevoir. La damnation éternelle vient du refus libre et obstiné de la créature. L’apologète anglais C.S. Lewis l’évoquait ainsi : « Les portes de l’enfer sont verrouillées de l’intérieur. » De fait, la miséricorde de Dieu ne supprime pas la liberté de la créature de s’enfermer dans le refus de son amour.

En définitive, l’ENFER est l’impasse où s’ENFERme la créature qui refuse Dieu. En définitive, ce n’est pas Dieu qui la condamne, mais c’est elle-même qui se condamne en refusant son amour et sa miséricorde. (= « auto-exclusion définitive » d’après le CEC)

« Les fidèles me demandent souvent : « Comment est-il possible que Dieu ait créé l’enfer ? Pourquoi a-t-il pensé ce lieu de souffrance? » …Le diable a répondu aux provocations du p. Candido en révélant une vérité importante  sur l’Enfer :  »Ce n’est pas Dieu qui a créé l’Enfer. C’EST NOUS ! Dieu n’y avait même pas pensé ! » » Donc, dans le plan de la création de Dieu, l’existence de l’Enfer n’avait pas été programmée. Ce sont les démons qui l’ont créé ! Au cours des exorcismes, j’ai souvent demandé au diable : « Avez-vous créé l’Enfer ? Et sa réponse a toujours été la même : « Nous avons tous coopéré. » (source) 

>> L’Église n’a jamais déclaré quelqu’un en EnferLe jugement n’appartient qu’à Dieu seul. Même pour Judas, l’Église ne se prononce pas. (De fait, ce dernier regretta sa trahison : Mt 27,3…) Mais cela ne supprime pas la terrible parole du Christ : « Le Fils de l’homme s’en va selon qu’il est écrit de lui ; mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux eût valu pour cet homme-là de ne pas naître ! » (Mt 26, 24). Et nombreux furent les mystiques chrétiens à qui Dieu fit ‘voir’ l’Enfer, et y voir de nombreux damnés.

En définitive, reconnaître l’Enfer comme conséquence horrible et éternelle du refus de Dieu et de sa loi est source d’une salutaire crainte qui pourra nous éloigner des pires décisions dans notre vie. « La crainte de l’Éternel est le début de la sagesse » ou « …est source de vie » (Job 28,18 ; Prov 14,27, etc.) Certes, la crainte de l’Enfer n’est pas pareille à la « crainte de Dieu », mais au moins elle y conduit…

 

Et le Diable ?  Créé par Dieu ?

DIABLE vient de diabolos en grec (= diviseur, accusateur) ou Satan (hébreux : Shatan). En terme générique, on parle du Démon ou des démons (grec = daimon, puissance spirituelle).

Est-il créé par Dieu ? Est-il une personne angélique et malfaisante bien réelle ?

­>> Ces questions sont régulièrement débattues dans des milieux chrétiens, surtout modernistes. Mais il en va autrement dans les saintes Écritures, la tradition chrétienne, les églises vraiment chrétiennes, et les innombrables témoignages. (Voir début de cet article)

>> Dieu a-t-il créé le Diable et les démons ? NON, car tout ce que Dieu a créé était bon — et même « très bon » pour ce qui est de l’homme (Gn 1,31), y compris des anges, on peut le supposer. Mais créés libres comme l’homme, certains anges ont rejeté leur Créateur. Le Serpent de Gn 3 entraîna beaucoup d’autres anges avec lui avant de s’en prendre à l’humanité : « Avec sa queue, il balaya le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre » (Apoc 12,4).

« Le Diable et les autres démons ont certes été créés par Dieu naturellement bons, mais c’est eux qui se sont rendus mauvais. » (CEC § 391)

>> Reste finalement la principale question du MAL : Comment et pourquoi le Dieu tout-puissant et Amour a-t-il laissé le mal se répandre dans le monde suite au péché de Satan ? (Là-dessus, voir nos articles précédents)<

 

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