Criminel refus du PRÉSERVATIF ?

« Par son refus du préservatif, l’Église est responsable des morts du Sida. » Voilà à quelles extrémités conduit la ridicule affaire du préservatif dans l’Église : jusqu’à accuser l’Église de crime contre l’humanité.  

Or cette affaire repose sur un énorme malentendu. Là encore, nous retrouvons le mythe de l’Église criminelle : le prétendu refus du préservatif.

 

1/ Tout débute avec le pape Jean Paul II en Ouganda, face à 60.000 jeunes (Kampala, fév. 1993). En pleine pandémie du Sida, le pape exhorta les jeunes à l’amour vrai et une sexualité responsable, donc chaste, affirmant que c’était là « l’unique manière sûre et vertueuse de mettre fin à cette plaie tragique qu’est le sida » (source). Le pape n’évoqua pas le préservatif. Les médias en ont conclu : « Le pape Jean Paul II est contre le préservatif ».

2/ Suite à cette accusation, aucune réponse du Vatican. (Damned !) Or, « qui ne dit mot consent. » (Le Vatican l’aurait-il oublié ?) Le silence du Vatican renforça ainsi l’opinion que « L’Église est contre le préservatif. »

3/ Et re-damned !, des évêques, des prêtres et des fidèles enfoncèrent le clou : « L’Église dit NON au préservatif ! » (Ce qui est FAUX !)

4/ Conséquence : accusations en chaîne, et diabolisation du pape et de l’Église, qui sont décidément contre le préservatif, donc criminels (sic) … Jusqu’à l’explosion du scandale et le lynchage du pape Benoit XVI suite à ses propos lors de son retour du Cameroun en sept. 2008. (« …la distribution des préservatifs aggrave le problème du VIH. »)

Voilà le stupide et désastreux malentendu qui a pourri la mission de l’Église pendant 17 ans ! 

Dans tout ça, aucune explication ni aucun vrai dialogue pour désamorcer le malentendu. (L’Église aurait-elle oublié l’importance du dialogue ?)

>> Les médias et le « sexuellement correct » se sont acharnés sur l’Église dans un manichéisme primaire : Pour ou contre le préservatif !  Tout le reste est gommé par les médias. Ceux-ci ont manipulé l’information et tronqué les messages des papes Jean-Paul II et Benoit XVI. (voir ici)

>> Mais l’Église, de son côté, s’est-elle clairement exprimée ? A-t-elle publié un texte officiel sur la question ? NON, jamais. Pendant 17 ans (sic), le sujet est resté tabou et miné dans l’Église-même, avec les polémiques pour / contre. D’où nombre d’évêques, de prêtres et de laïcs (bons ‘cathos’) déclarant que l’Église dit NON au préservatif. D’où le cataclysme lorsque le pape Benoit XVI critiqua le préservatif de retour d’Afrique en 2008.

Il fallut son livre-entretien (La Lumière du monde, 2011) pour qu’il admette, timidement certes, l’utilisation du préservatif « pour réduire les risques de contamination » (source).

>> L’affaire du préservatif fut une des plus déplorable que j’ai vécue pendant 17 ans en Afrique. Avec tous ses dégâts collatéraux. Quand le pape Benoît XVI désamorça la bombe, le père Guy Gilbert, « l’apôtre des loubards » en France, déclara : « Enfin ! Maintenant on va pouvoir parler de Jésus Christ ! » C’est dire combien cette lamentable affaire a compromis la mission de l’Église pendant 17 ans. Et cela traîne encore aujourd’hui dans les esprits.

MYTHE et vérités du préservatif

1. Le préservatif est-il un MAL selon l’Église ?

NON. Ce bout de latex n’a jamais tué personne. Et il n’est pas en lui-même un péché ! Au contraire, il est fait pour protéger la vie de ce qui la menace (IST), et aussi éviter les grossesses non désirées. (C’est grave, docteur ?)

Soyons honnête : En quoi utiliser un préservatif est-il mal ? (Car le problème est ailleurs !) — Et en cas de relation sexuelle à risques (IST ou grossesse), ne doit-on pas se protéger pour éviter le pire ? (Of course)  Le 5e commandement de Dieu ne se discute pas : « Tu ne tueras pas » (lequel précède le 6: pas d’adultère). Oui, en cas de risques, il FAUT se protéger et protéger les autres ! (ici)

Le mal (ou péché) n’est pas dans le préservatif J, mais dans les circonstances de son usage : le vagabondage sexuel. Point-barre !

2. Le préservatif N’EST PAS la meilleure solution

>> Car le préservatif n’est pas efficace à 100 %  plutôt entre 70 et 80 %, pour de multiples raisons. Cette marge de risques est énorme et un piège dans le cas de relations sexuelles fréquentes. C’est une roulette russe suicidaire à long terme.

>> Et surtout il existe une solution 100% efficace. C’est le au sexe risqué. C’est l’abstinence ou la chasteté, ou la fidélité si on est en couple. Mais trop souvent cette solution, vraie et réaliste, n’est pas mise en avant, car considérée comme utopique. La propagande massive du préservatif finit par s’imposer comme la seule solution – et c’est là le problème.

>> Ce qui est certain, c’est que le préservatif est une bouée de sauvetage en cas de relations à risques. (Qui peut contester cela ?) Mais cette bouée est aléatoire : elle peut être endommagée ou percée, elle peut éclater ou être mal utilisée, voire contaminée. Et trop facilement, dans le feu de l’action, on se dit que « on verra la prochaine fois ».

3. Le vrai problème selon l’Église

Le préservatif est une demi-solution, ou une solution illusoire. Le « safe sex » (sexe sans risques) promeut le « sexe libre »… et finalement ses conséquences : IST, grossesses non-désirées, aventures sans lendemain (ou plutôt des lendemains qui pleurent). Cette publicité « préservatif = sexe sans danger » insinue dans les esprits : « Avec ça, tout ira bien ! » — Ce qui est faux !

Ce que l’Eglise dénonce dans le préservatif, ce n’est PAS le préservatif  lui-même, mais l’illusion du sexe libre et sans danger ; et finalement la banalisation du sexe avec tous ses risques.

Le sage Confucius avait raison : « Le sage montre la lune, et l’imbécile regarde le doigt. » De fait, l’Église dénonce l’illusion du prétendu « sexe libre et sûr », mais les gens ne regardent que le préservatifque l’Église semble mettre… à l’INDEX (!!).

4. L’Église a-t-elle vraiment INTERDIT le préservatif ?

NON, l’Église n’a jamais INTERDIT le préservatif dans aucunes de ses déclarations officielles (pape et Vatican). (Voir ici) Elle l’a seulement passé sous silence. (C’est là le hic.)

Malheureusement, des évêques, tous plus catholiques que le pape (!), ont interprété ce silence comme une interdiction (en Afrique notamment). Il n’y a donc pas que les médias qui déforment et interprètent bêtement le Vatican et son silence !

L’Église devait-elle exprimer officiellement et clairement sa pensée sur cette question tant controversée et manipulée ? OUI, assurément !

On peut penser que ce fut là l’erreur de l’Église (ici). Car, en cas de rumeur infondée, il faut s’expliquer clairement. La traditionnelle langue de bois (de ‘buis’) de l’Église fut ici catastrophique. Le cardinal Georges Cottier, théologien de Jean Paul II, déplorait ce silence. (Mais en vain, car cette question ne relevait pas de lui.)

4. Finalement, comment l’Église doit-elle s’exprimer ?

En langage simple et direct. Ainsi :

>> « En cas de relations à risques, il faut se protéger. » C’est là le minimum du respect de la vie, la sienne et celle d’autrui. « Tu ne tueras pas. »

Certains prétextent que la TOLÉRANCE du préservatif est une porte ouverte à tous les abus. Il faut leur répondre qu’interdire le préservatif est la pire BÊTISE qui discrédite complètement l’Église et son discours moral. L’Église a toujours accompagné le pécheur pour l’aider à sortir de ses ornières, sans l’enfermer dans des interdits.

>> « Si tu es dans le vagabondage sexuel, tu es dans un chemin de malheur » (déboires + maladies). Dans ce chemin, tu te détruis ou détruis les autres (ce qu’on nomme péché). Le préservatif est mieux que rien, mais ne t’évitera pas tous les accidents. (De même si tu portes un casque à moto.)

Certaines situations peuvent cependant légitimer le préservatif : un couple dont un conjoint est atteint d’une IST, ou est infidèle. Voire même un couple voulant faire l’amour en période féconde, mais sans risque de grossesse. (À ne pas confondre avec une contraception habituelle ; voir La CONTRACEPTION : pourquoi PAS ?)

>> « Donc, évite les chemins de malheur, et découvre le chemin de l’amour vrai et d’une sexualité heureuse. Pense à ton avenir, que tu dois bâtir : ton couple, ta famille, …et ton éternité. » (Voir Le sexe peut attendre)

Voilà. Ce message n’est pas si compliqué !

5. Mais prôner l’abstinence ou la chasteté (jusqu’au mariage), n’est-ce pas utopique ?

Au contraire, c’est ce qu’il y a de plus efficace et RÉALISTE :

>> Face aux IST (donc aussi le Sida), c’est la seule vraie solution. Les enquêtes et statistiques prouvent que partout où le Sida a régressé en Afrique, c’est surtout grâce au changement des comportements (abstinence / fidélité). (Voir ici, qui confirme la seule bonne stratégie, même si ensuite l’Ouganda s’en est écarté.) (Voir Le sexe peut attendre)

>> Ce qui est UTOPIQUE, c’est plutôt de croire que le préservatif règlera tous les problèmes. Cette propagande entretient l’illusion du ‘safe sex’ tout en laissant libre-court au vagabondage sexuel.

« Le seul moyen d’éviter les drames dus à la sexualité précoce est de demander aux adolescents de poser des gestes simples et de prendre des décisions qui sont à leur niveau. Mais qu’est-ce qui est réaliste ? Selon moi, l’approche de ceux qui préconisent la liberté sexuelle « protégée » à l’adolescence est rarement réaliste. Car on sait qu’une jeune fille est prête à prendre bien des risques quand elle est attachée émotionnellement à un garçon. Quoique cette affirmation surprend à première vue, j’ai découvert que c’est l’enseignement de la chasteté qui est l’approche éducative la plus réaliste et la plus cohérente. » (Dr Michel Robillard)

CONCLUSION

La solution réaliste aux IST-Sida + grossesses se trouve dans l’éducation à une sexualité responsable .

Nulle utopie en celacar il est tellement plus réaliste d’inviter les jeunes à ne pas plonger trop tôt dans le sexe — que de leur demander de s’en protéger quand ils s’y noient. L’utopie est justement de croire que le préservatif va endiguer l’inondation des IST.

Enfin, ce n’est pas avec le préservatif (sexe banalisé) que l’on va construire la jeunesse, les familles et la société de demain ! Mais plutôt avec une vraie éducation affective et sexuelle.

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