Peut-on prier pour les DÉFUNTS ?

Si le jugement divin est fixé à notre mort, à quoi bon prier pour les morts ? Cette pratique catholique n’aurait aucun sens s’il n’y avait pas le PURGATOIRE ainsi que la communion des saints, en laquelle nous pouvons (devons) intercéder pour nos frères défunts.

Cette pratique remonte aux premiers temps de l’Église et est attestée par les pères de l’Église, qui bâtirent le socle du christianisme.

Réponse

1. La prière en faveur des défunts (messes, etc.) ne concerne évidemment ni ceux qui sont au Ciel, ni ceux qui sont en EnferElle le concerne que les défunts supposés être en purgatoire (cf. question sur Le purgatoire). 

2. L’intercession ne concerne pas seulement nos frères en ce monde. La « communion des saints », professée dans nos deux Credos (en principe reconnus dans toutes les églises chrétiennes), concerne les ‘saints’ du Ciel et de la terre. Donc aussi nos frères défunts dans la mesure où ils sont morts en Christ, mais en voie de purification pour entrer au Ciel.

3. Bien sûr, Dieu n’a pas besoin de se faire prier pour accorder sa miséricorde. Mais il veut que nous soyons intercesseurs pour nos frères dans l’ultime purification et miséricorde pour entrer dans la béatitude éternelle.

L’intercession fraternelle est évidente déjà dans l’Ancienne Alliance, avec celle d’Abraham en faveur des justes de Sodome (Gen 18) ou celle de Moïse (Exode 32, avec le veau d’or).

Dans le cas d’Abraham, pas un instant le Seigneur ne semble s’impatienter ; au contraire, il consent chaque fois à la requête d’Abraham. Manifestement, l’Éternel désire notre participation pour accorder sa miséricorde.

Cette prière n’est autre qu’une prière d’intercession fraternelle. « La prière de la foi sauvera le malade. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis. Priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance » (Jacques 5,15…20).

4. Dès les débuts de l’Église, les fidèles ont ainsi prié pour leurs défunts, avec l’approbation unanime des pasteurs et selon l’enseignement des premiers pères de l’Église. Des inscriptions dans les catacombes romaines font état de la prière pour les morts.

Cette prière s’inspire du « sacrifice pour les morts » tel qu’il est relaté dans le second livre des Maccabées (2 Mac 12,38-45). Certes, ce livre deutérocanonique n’est pas reconnu comme inspiré par la tradition protestante, mais il reflète néanmoins la foi juive de l’époque. (À propos des livres apocryphes ou deutérocanoniques, cf. Des Bibles différentes) 

Catéchisme de l’Église catholique : 

« La communion avec les défunts.  » Reconnaissant dès l’abord cette communion qui existe à l’intérieur de tout le corps mystique de Jésus-Christ, l’Église en ses membres qui cheminent sur terre a entouré de beaucoup de piété la mémoire des défunts dès les premiers temps du christianisme en offrant aussi pour eux ses suffrages ; car ‘la pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés, est une pensée sainte et pieuse’ (2 Macc 12, 45)  » (LG 50). Notre prière pour eux peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur. » (Cat. Égl. Cath. n° 958)

« Cet enseignement s’appuie sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : ‘’Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché’’ (2 Macc 12, 46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts :

« Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux. » (S. Jean Chrysostome, homélie in 1 Cor. 41, 5 : PG 61, 361C). (Cf. Cat. Égl. Cath. n° 1032)

5. La prière pour les morts n’est en rien comparable à l’invocation des morts ou d’esprits qui leur tiennent lieu (des démons !), pratique appelée nécromancie ou spiritisme, qui est catégoriquement proscrite par l’Éternel (Deut 18,11-12 ; 1 Sam 28). La prière pour nos défunts se fait toujours « au nom du Christ » et dans la communion de l’Église.

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